Ali Akbar Hachemi Rafsandjani
Religieux et homme d'État iranien (Bahraman, au N.-O. de Rafsandjan, province de Kerman, 1934-Téhéran 2017).
Hodjatoleslam et partisan de l'ayatollah Ruhollah Khomeyni dans les années 1960, il devient son proche collaborateur lorsque ce dernier accède au pouvoir, en février 1979. Nommé au Conseil de la révolution, il est président du Parlement de 1980 à 1989 et commandant en chef des forces armées en 1988. Il contribue grandement à l’écartement du pouvoir du grand ayatollah Hossein Ali Montazeri et à l'élection par l'Assemblée des experts de l’ayatollah Ali Khamenei au poste de Guide suprême – malgré une controverse entre les dignitaires chiites estimant que ce dernier n'avait pas les qualifications théologiques requises (juin 1989). Élu président de la République islamique d'Iran en juillet 1989, Rafsandjani promeut une politique de relative libéralisation économique pour tenter de remettre son pays sur pied après les ravages de la guerre l'ayant opposé à l'Iraq (→ guerre Iran-Iraq, 1980-1988).
Il tente d'amorcer la normalisation et le rapprochement avec l'Europe et les États-Unis. Réélu en 1993, il est confronté à la pression croissante des conservateurs et se heurte notamment au Guide suprême, Ali Khamenei, son rival. Nommé président du Conseil de discernement à la fin de son second mandat, en 1997, A. Rafsandjani part favori à l'élection présidentielle de 2005. Il arrive en tête du premier tour mais, accusé de s'être considérablement enrichi durant sa présidence, il est battu au second tour par un inconnu, Mahmud Ahmadinejad, candidat soutenu par le Guide suprême. Il obtient sa revanche en étant élu en 2007 à la présidence de l'Assemblée des experts, un rouage essentiel de la République islamiste, chargé d'élire, de contrôler ou de démettre le Guide de la révolution (réélu en 2009).
Lors de l'élection présidentielle du 12 juin 2009, il soutient politiquement et financièrement Mir Hossein Moussavi, le candidat de l'opposition et son mouvement vert réformateur. Malgré ses tentatives pour rallier le plus grand nombre de dignitaires religieux opposés à la dérive autoritaire du Guide Ali Khamenei, il cède, sous la pression, la présidence de l'Assemblée des experts à l'ayatollah Mohammad Reza Mahdavi Kani, soutenu par les fondamentalistes (2011). Il conserve celle du Conseil de discernement jusqu’à sa mort en janvier 2017.
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