Albert Ier
(Bruxelles 1875-Marche-les-Dames 1934), roi des Belges (1909-1934).
Il succède en 1909 à son oncle paternel, Léopold II. Homme cultivé, apparemment effacé, à la timidité accentuée par une myopie prononcée, Albert Ier est très aimé du peuple belge. Admirablement secondé par la reine Élisabeth, princesse bavaroise qu'il a épousée en 1900, il sait défendre l'honneur et le sol de la Belgique lorsque les armées allemandes, au mépris de la neutralité garantie par la Prusse au traité de Londres en 1839, envahissent son territoire en août 1914.
Albert Ier prend alors le commandement de l'armée belge. La résistance de Liège (→ camp retranché de Liège), celle d'Anvers, l'effort héroïque sur l'Yser (→ bataille de l'Yser, octobre 1914), barrant à l'envahisseur la route de Dunkerque et de Calais, la collaboration fidèle avec les armées alliées pendant la longue et dure guerre de position, le font entrer vivant dans l'histoire et lui valent le surnom de « Roi-Chevalier ».
Il a établi son quartier général à La Panne, dans la seule région de Belgique non occupée; il y demeure en contact étroit avec ses soldats pendant toute la durée du conflit, tandis que le gouvernement s'est installé officiellement au Havre. Cependant, considérant que son pays a été entraîné malgré lui dans un conflit qui ne le concerne pas, Albert Ier ne perd jamais de vue deux principes fondamentaux : l'indépendance et la neutralité de la Belgique.
Après la guerre, les partis politiques acceptent son arbitrage chaque fois qu'une question grave les met aux prises. Préoccupé de la situation difficile des savants et des institutions scientifiques après la dévaluation du franc belge en 1926, le souverain crée le Fonds national de la recherche scientifique et l'Académie royale de langue et de littérature françaises. Il meurt en escaladant les rochers de Marche-les-Dames.
Pour en savoir plus, voir les articles Histoire de la Belgique, Première Guerre mondiale.