Abdoulaye Wade
Homme d'État sénégalais (Saint-Louis 1926).
L'opposant
Avocat, libéral, il fonde en 1974 le parti démocratique sénégalais (PDS), principale formation d'opposition au parti socialiste, et est élu député en 1978.
Condamné puis libéré en 1988, il devient en 1990 le leader d'une conférence nationale rassemblant les chefs de plusieurs partis d'opposition et participe à deux reprises (1991-1992 puis 1995-1996) au gouvernement d'union nationale Abdou Diouf
Le président de la République
Battu à quatre reprises à l'élection présidentielle contre Léopold Sédar Senghor (1978) puis contre A. Diouf (1983, 1988, 1993), A. Wade est finalement élu en 2000, lors d'une alternance démocratique inédite depuis quarante ans.
Réélu en 2007 lors d'un scrutin contesté et au terme d'une campagne axée sur le thème du Sopi (« changement » en wolof), il engage de « grands chantiers » (modernisation des infrastructures routières), soutient l'agriculture (Goana, la grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance, lancée en 2008) et améliore le taux de scolarisation.
Mais son impuissance à éradiquer la pauvreté et la corruption, son échec en Casamance qu'il s'était engagé à pacifier « en cent jours », ses projets somptuaires (symbolisés par le Monument de la renaissance africaine) et ses manœuvres pour hisser son fils Karim à la tête de l'État suscitent critiques et fronde populaire.
Sur la scène internationale, A. Wade apparaît comme l'un des principaux promoteurs du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). S'il fait office de médiateur dans les crises ivoirienne et malgache, il prend en revanche le contre-pied de la position de l'Union africaine sur la crise libyenne.
Revenant sur son engagement passé à laisser le pouvoir au terme de son mandat, contournant l’article 27 de la nouvelle Constitution de 2001 avec l'aval du Conseil constitutionnel et défiant l’opposition au risque de provoquer des émeutes, il maintient sa candidature à un troisième mandat en mars 2012. Mais au second tour de l’élection présidentielle, il s’incline devant son adversaire, un de ses anciens Premiers ministres, libéral comme lui, Macky Sall, qui, en rassemblant l’opposition derrière son nom, remporte 65,8 % des suffrages.
Pour en savoir plus, voir l'article Sénégal.