Éric-Emmanuel Schmitt

Écrivain français et belge (Sainte-Foy-lès-Lyon 1960).

Normalien, agrégé de philosophie, docteur – il fera paraître sa thèse, Diderot ou la philosophie de la séduction, en 1997 –, Éric-Emmanuel Schmitt enseigne la philosophie à Cherbourg puis à Chambéry à l’université de Savoie. C’est au début des années 1990 et par le biais du théâtre qu’il entame sa carrière littéraire : en 1991, sa première pièce, la Nuit de Valognes, qui se lit comme une variation sur le mythe de Don Juan, le révèle en France avant d’être jouée en Angleterre par la Royal Shakespeare Company. Après le Visiteur (1993), pièce dans laquelle il campe le personnage de Sigmund Freud et qui est couronnée par trois Molières en 1994, il renonce au professorat pour se consacrer exclusivement à l’écriture, faisant sien dès lors le genre du drame philosophique.

Suivent ainsi Golden Joe (1995), Variations énigmatiques (1996), avec Alain Delon et Francis Huster, le Libertin (1997), qui met en scène le personnage de Denis Diderot, Milarepa (id., monologue sur le bouddhisme, premier volet du Cycle de l’invisible), Frédérick ou le Boulevard du crime (1998), avec Jean-Paul Belmondo, Hôtel des deux mondes (1999), Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (id., sur le soufisme, adapté au cinéma par François Dupeyron en 2003, deuxième volet du Cycle de l’invisible), Oscar et la dame rose (2003, sur le christianisme, troisième volet du Cycle de l’invisible), Petits Crimes conjugaux (id.), avec Charlotte Rampling et Bernard Giraudeau, l’Enfant de Noé (2004, sur le judaïsme, quatrième volet du Cycle de l’invisible), Mes Évangiles (la Nuit des oliviers, 2004 ; l’Évangile selon Pilate, id.), la Tectoniques des sentiments (2005). Chaque pièce, jouée en France à guichet fermé et tenant l'affiche durant de longs mois, connaît aussi un succès international (Londres, Tokyo, Moscou, Berlin, Los Angeles, Zurich, Cologne), faisant d'Éric-Emmanuel Schmitt l'un des dramaturges de langue française les plus représentés dans le monde.

Scénariste pour le cinéma et la télévision, passionné de musique, il est également l’auteur d’une autofiction (Ma vie avec Mozart, 2005), de nouvelles (Odette Toulemonde et autres histoires, 2006, qu’il a lui-même adaptées pour le grand écran en 2007 sous le titre Odette Toulemonde) et de romans (l’Évangile selon Pilate, 2000 ; la Part de l’autre, 2001 ; Lorsque j’étais une œuvre d’art, 2002 ; Ulysse from Bagdad, 2008).