São Tomé et Príncipe
en portugais São Tomé e Príncipe
Nom officiel : République démocratique de São Tomé et Príncipe
État insulaire d'Afrique, São Tomé et Príncipe est situé dans l'Atlantique (golfe de Guinée), au large des côtes du Gabon.
- Superficie : 964 km2
- Nombre d'habitants : 227 380 (2022)
- Nom des habitants : Santoméens
- Capitale : São Tomé
- Langue : portugais
- Monnaie : dobra
- Chef de l'État : Carlos Vila Nova
- Chef du gouvernement : Patrice Trovoada
- Nature de l'État : république à régime semi-présidentiel
- Constitution :
- Adoption : 22 août 1990
- Entrée en vigueur : 10 septembre 1990
STATISTIQUES : DÉMOGRAPHIE
- Population : 227 380 hab. (2022)
- Densité : 207 hab./km2
- Part de la population urbaine (2023) : 76 %
- Structure de la population par âge (2023) :
● moins de 15 ans : 39 %
● 15-65 ans : 57 %
● plus de 65 ans : 4 % - Taux de natalité (2023) : 28 ‰
- Taux de mortalité (2023) : 6 ‰
- Taux de mortalité infantile (2023) : 13 ‰
- Espérance de vie (2023) :
● hommes : 66 ans
● femmes : 72 ans
La population de ce micro-État insulaire, créolisée et descendant en partie de colons portugais, s'accroît de 2,2 % par an.
STATISTIQUES : ÉCONOMIE
- GÉNÉRALITÉS
- PNB (2022) : 1 milliards de dollars
- PNB/hab. (2022) : 2 400 dollars
- PNB/hab. PPA (2022) : 4 110 dollars internationaux
- IDH (2021) : 0,618
- Taux de croissance annuelle du PIB (2022) : 0,1 %
- Taux annuel d'inflation (2022) : 18,0 %
- Structure de la population active (2021) :
● agriculture : 18,0 %
● mines et industries : 20,2 %
● services : 61,7 % - Structure du PIB (2022) :
● agriculture : 13,9 %
● mines et industries : 4,4 %
● services : 81,7 % - Taux de chômage (2022) : 15,3 %
- Tourisme
- Recettes touristiques (2018) : 72 millions de dollars
- Commerce extérieur
- Exportations de biens (2022) : 21 millions de dollars
- Importations de biens (2022) : 164 millions de dollars
- Défense
- Forces armées : n.d.
- Dépenses militaires : n.d.
- Niveau de vie
- Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2022) : 113
- Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 80,9 %
- Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 4,3 %
- Dépenses publiques d'éducation (2022) : 5,2 % du PIB
L'économie repose principalement sur les exportations de cacao (80 %), le tourisme , l'agriculture et la construction. Avec l'aide extérieure, elle échappe à la récession en 2020 mais subit la hausse des prix (produits alimentaires et énergie) consécutive à la guerre en Ukraine (autour de 20 %). La croissance est estimée à 0,5 % en 2023.
GÉOGRAPHIE
Constitué des îles de São Tomé (836 km2) et de Príncipe (128 km2), l'archipel relève de la catégorie des micro-États. Probablement inhabitées lors de l'arrivée des Portugais au xve s., les deux îles ont essentiellement été occupées par des colons portugais et des esclaves noirs venus notamment d'Angola. De ce mode de peuplement ont résulté une société et une culture fortement créolisées.
Historiquement concentrée dans de grandes plantations (85 % de la surface agricole totale), nationalisées après l'indépendance en 1975 puis progressivement reprivatisées depuis le début des années 1990, la culture du cacao domine l'économie de l'archipel (plus de 80 % des exportations). Lourdement endettée, très dépendante de l'aide internationale et de l'évolution des cours mondiaux du cacao, l'économie santoméenne tente de moderniser son agriculture et accorde une place croissante à l'initiative privée – la création d'une zone franche sur l'île de Príncipe est en projet. La découverte de gisements de pétrole offshore dans le golfe de Guinée ouvre des nouvelles perspectives au pays, qui a finalisé la délimitation de sa zone d'exploitation pétrolière avec la Guinée équatoriale et le Nigeria et poursuit ses négociations avec le Gabon.
HISTOIRE
Les deux îles sont découvertes en 1471 par João de Santárem et Pédro Escobar. Les premiers colons venus de Madère en 1493 introduisent la canne à sucre et l'esclavage pour mettre en valeur de grandes plantations. En 1800 est introduit le caféier et, à la fin du siècle, le cacaoyer. L'histoire des îles est jalonnée de révoltes d'esclaves (notamment au milieu du xvie s.) et de longues luttes entre métis, gouverneurs portugais et autorités ecclésiastiques. L'abolition de l'esclavage n'intervient qu'en 1876. Les mulâtres féodaux sont progressivement dépossédés au bénéfice de colons blancs et des banques. En 1953, les autorités répriment durement l'agitation de la main-d'œuvre des plantations. Le Mouvement de libération de São Tomé et Príncipe (MLSTP) accède au pouvoir en 1975 avec l'indépendance. La nationalisation des plantations rend l'État propriétaire de 90 % du sol. D'abord non alignée et aidée par l'Occident pour la rénovation de ses plantations de cacaoyer, la République démocratique de São Tomé et Príncipe se rapproche des pays progressistes, à partir de 1977, sans rompre avec le Portugal, en même temps que le pouvoir se concentre entre les mains du président Manuel Pinto da Costa.
Réélu en 1985, celui-ci amorce alors la transition libérale. Une nouvelle Constitution instaurant le multipartisme est promulguée en septembre 1990. Le MLSTP, naguère parti unique et rebaptisé MLSTP/parti social-démocrate, est battu par le parti de la Convergence démocratique (PCD), lors des premières élections législatives pluralistes de janvier 1991. Deux mois plus tard, Miguel Trovoada est élu président de la République. En octobre 1994, le MLSTP/PSD remporte les élections législatives et revient au pouvoir. Le 15 août 1995, à l'issue d'un coup d'État militaire, un gouvernement d'union nationale est formé. En juillet 1996, la réélection de M. Trovoada provoque une nouvelle crise institutionnelle, le président s'opposant régulièrement au MLSTP/PSD. Le gouvernement investi en novembre 1996 ne dispose au Parlement que d'une marge de manœuvre très réduite. Aux élections législatives de novembre 1998, le MLSTP/PSD confirme sa position dominante dans la vie politique du pays en remportant la majorité absolue des sièges. En août 2001, M. Trovoada ne pouvant se représenter, c’est Fradique de Menezes, qui est élu président de la République avec le soutien de l'Alliance démocratique indépendante (ADI), face à l'ancien président M. Pinto da Costa (MLSTP/PSD). Lors des élections législatives anticipées de mars 2002, la coalition soutenant le président et le MLSTP/PSD font jeu égal. Un gouvernement d'union nationale est alors mis en place.
Les perspectives offertes par l’exploitation du pétrole à l’horizon 2010 – un accord est trouvé avec le Nigeria voisin en mars 2001 sur la répartition des revenus qui vont en découler, 60 % pour le Nigeria et 40 % pour São Tomé et Príncipe – exacerbent les tensions politiques. Une junte militaire renverse ainsi le gouvernement pendant une visite privée du président F. de Menezes au Nigeria, le 16 juillet 2003, sans effusion de sang. Les militaires entendent dénoncer la pauvreté et la corruption ainsi que leurs conditions de vie misérables. Grâce à une médiation internationale menée par la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), l'Union africaine, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et le Nigeria, l'ordre est rétabli au bout d'une semaine par la voie du dialogue et les putschistes sont amnistiés. Réélu en juillet 2006 avec 60,5 % des voix contre Patrice Trovoada (fils de l'ancien président M. Trovoada), F. de Menezes est soutenu par la coalition qui a remporté le scrutin législatif au mois de mars précédent : la coalition Mouvement démocratique force de changement (parti créé par des dissidents de l’ADI) et le Parti de la convergence démocratique (MDFM-PCD) s'est en effet imposée avec 36,7 % des voix et 23 sièges devant le MLSTP-PSD (20 sièges) et l'ADI (11 sièges) désormais dans l’opposition et dirigé par P. Trovoada. Toutefois, dans un contexte marqué par les polémiques et les appétits suscités par l'attribution des concessions pétrolières, l'instabilité gouvernementale se poursuit. Dix Premiers ministres différents se succèdent entre 2000 et 2008, ce qui conduit à la signature d'un accord en février 2008 entre le MDFM-PCD et l'ADI afin de constituer une majorité parlementaire. Mais le nouveau gouvernement, dirigé par P. Trovoada, doit à son tour démissionner à la suite d’une motion de censure déposée par le MLSTP/PSD dont le chef Joaquim Rafael Branco est nommé Premier ministre. Aux élections d’août 2010, le MDFM et le PCD reculent fortement derrière l’ADI qui remporte le scrutin avec 26 sièges devant le MLSTP/PSD (21 sièges). P. Trovoada revient alors à la tête d’un gouvernement qui reste toutefois minoritaire. Après avoir été destitué en 2012 et s’être exilé au Portugal, il est reconduit au poste de Premier ministre à la suite de la victoire de son parti aux élections législatives de septembre 2014, avec 33 sièges sur 55. Son retour au pouvoir est conforté par l’accession à la présidence de la République d’Evaristo Carvalho, vice-président de l’ADI, en septembre 2016.
Sur la scène internationale, l'archipel est devenu membre de la francophonie en 1995, tout en participant aux travaux de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), dont il est membre fondateur depuis juillet 1996. Occupant une place géostratégique de premier ordre dans le golfe de Guinée et rejoignant le club des pays pétroliers, il concentre désormais l’attention des États-Unis, qui cherchent à sécuriser et réduire les coûts de leurs approvisionnements en pétrole, mais aussi celle de la Chine, qui obtient la rupture des relations avec Taïwan en décembre 2016.