îles du Cap-Vert
en portugais Cabo Verde
Nom officiel : République du Cap-Vert
État insulaire d'Afrique de l'Ouest, le Cap-Vert est situé dans l'océan Atlantique, à 500 km environ à l'ouest du Sénégal.
- Superficie : 4 000 km2
- Nombre d'habitants : 593 149 (2022)
- Nom des habitants : Cap-Verdiens ou Capverdiens
- Capitale : Praia
- Langue : portugais
- Monnaie : escudo du Cap-Vert
- Chef de l'État : José Maria Neves
- Chef du gouvernement : Ulisses Correia e Silva
- Nature de l'État : république à régime semi-présidentiel
- Constitution :
- Adoption : 5 août 1992
- Entrée en vigueur : 25 septembre 1992
STATISTIQUES : DÉMOGRAPHIE
- Population : 593 149 hab. (2022)
- Densité : 124 hab./km2
- Part de la population urbaine (2023) : 68 %
- Structure de la population par âge (2023) :
● moins de 15 ans : 26 %
● 15-65 ans : 68 %
● plus de 65 ans : 6 % - Taux de natalité (2023) : 14 ‰
- Taux de mortalité (2023) : 6 ‰
- Taux de mortalité infantile (2023) : 11 ‰
- Espérance de vie (2023) :
● hommes : 70 ans
● femmes : 78 ans
La population est très inégalement répartie sur l'ensemble de l'archipel. L'île de Sao Tiago (ou Santiago), où se trouve la capitale, Praia, accueille plus de la moitié des habitants.
STATISTIQUES : ÉCONOMIE
- GÉNÉRALITÉS
- PNB (2022) : 2 milliards de dollars
- PNB/hab. (2022) : 3 950 dollars
- PNB/hab. PPA (2022) : 8 600 dollars internationaux
- IDH (2021) : 0,662
- Taux de croissance annuelle du PIB (2022) : 17,1 %
- Taux annuel d'inflation (2022) : 7,9 %
- Structure de la population active (2021) :
● agriculture : 11,0 %
● mines et industries : 22,2 %
● services : 66,9 % - Structure du PIB (2022) :
● agriculture : 4,8 %
● mines et industries : 14 %
● services : 81,2 % - Taux de chômage (2022) : 13,6 %
- Tourisme
- Recettes touristiques (2020) : 169 millions de dollars
- Commerce extérieur
- Exportations de biens (2022) : 281 millions de dollars
- Importations de biens (2022) : 1 055 millions de dollars
- Défense
- Forces armées (2020) : 1 000 individus
- Dépenses militaires (2022) : 0,5 % du PIB
- Niveau de vie
- Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2022) : 31
- Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 62,8 %
- Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 4,8 %
- Dépenses publiques d'éducation (2021) : 6,0 % du PIB
Tirée par le tourisme, le développement des infrastructures, les investissements étrangers et l'aide extérieure, la croissance avait repris depuis 2018 avant une récession d'environ 20 %, due à la pandémie de Covid–19. Après la reprise de 2021–2022, la croissance est estimée à 4,4 % en 2023.
GÉOGRAPHIE
Situé entre 15° et 17° de latitude nord, à 500 km environ à l'ouest du Sénégal, l'archipel se répartit entre dix îles habitées (dont les principales sont São Tiago, Fogo, Maio, Boavista, Sal, São Nicolau, São Vicente et Santo Antão) et de nombreux îlots. Ce sont des terres volcaniques récentes, sèches, pauvres et surpeuplées, malgré une traditionnelle et intense émigration. Praia ne reçoit en moyenne que 270 mm d'eau par an. Les côtes sous le vent sont presque arides.
La population est très inégalement répartie sur l'ensemble de l'archipel. L'île de São Tiago (ou Santiago), où se trouve la capitale, Praia, accueille plus de la moitié des habitants. L'extrême pauvreté d'une grande partie de la population nourrit une forte émigration, notamment vers les États-Unis où vit une communauté de près de 700 000 Cap-Verdiens. L'économie reste très dépendante de l'aide internationale, qui fournit près d'un tiers du revenu national. Les principales ressources proviennent de la culture de la banane et, dans une moindre mesure, de la pêche et de l'extraction de sel. Le tourisme se développe lentement sur quelques îles, où des entreprises portugaises de confection et de chaussures ont délocalisé leur production. Dépourvu de ressources naturelles, l'archipel tend à devenir une importante plaque tournante du trafic de drogues, notamment de la cocaïne, dans l'espace ouest-atlantique. La transition libérale amorcée au début des années 1990 s'est accompagnée d'une maîtrise du déficit budgétaire (5 % du P.I.B. en 1997) et de l'inflation (4,4 % en 1998), ce qui permet à l'archipel de bénéficier d'une excellente image auprès des institutions financières internationales.
HISTOIRE
Ancienne colonie portugaise, l'archipel est découvert en 1460 par Antonio da Noli et Diogo Gomes. Au xvie s., la colonie est relativement prospère grâce à l'élevage et, surtout, au trafic des esclaves. Par la suite, elle ne cesse de décliner.
Sous l'impulsion d'Amilcar Cabral, fondateur du parti africain de l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), un mouvement séparatiste se développe, qui aboutit le 5 juillet 1975 à l'indépendance, et une loi sur l'« organisation politique de l'État » est promulguée. En septembre 1980, celle-ci est abrogée, et l'Assemblée nationale populaire adopte la première Constitution de l'archipel. Aristides M. Pereira, président de la République depuis 1975, est réélu en 1986.
Les relations entre le Cap-Vert et la Guinée-Bissau étaient marquées par l'existence du parti unique commun, le PAIGC. Toutefois, le coup d'État de novembre 1980 en Guinée-Bissau, qui vit l'éviction de nombreux dirigeants d'origine capverdienne, provoqua une dégradation des rapports entre les deux États. En janvier 1981 fut créé le parti africain de l'Indépendance du Cap-Vert (PAICV), destiné à remplacer le PAIGC.
L'instauration du multipartisme en septembre 1990, officialisée dans la nouvelle Constitution de 1992, permet au Mouvement pour la démocratie (MPD) de remporter les élections législatives de février 1991 et à son candidat, António Mascarenhas Monteiro, de succéder comme chef de l'État à A. M. Pereira. En décembre 1995, le MPD conserve une majorité absolue de sièges à l'Assemblée nationale. Deux mois plus tard, seul à se présenter, le président Monteiro est réélu, mais le climat reste tendu avec le PAICV. Après sa victoire aux municipales de février 2000, annonciatrice d'un prochain retour au pouvoir, le PAICV prend sa revanche en janvier 2001 en emportant largement les élections législatives. Son leader, Pedro Pires, devient président de la République, à l'issue d'un scrutin particulièrement serré (février ; entrée en fonctions en mars). Cette alternance « réussie » démontre le solide ancrage de la démocratie dans ce petit archipel. Les élections législatives du 22 janvier 2006 sont remportées par le PAICV avec plus de 52 % des suffrages (41 sièges) devant le MPD, qui obtient 44 % des voix et 29 sièges. Le 12 février suivant, le président P. Pires s'impose de justesse avec 50,9 % des voix face au candidat du MPD, Carlos Veiga (49 %).
En 2011, le PAICV l’emporte de nouveau et José Maria Neves est reconduit à la tête du gouvernement mais c’est Jorge Carlos de Almeida Fonseca, soutenu par le MPD, qui est élu à la présidence de la République avec plus de 54 % des suffrages, inaugurant la première « cohabitation » dans l’histoire du pays. Les élections municipales (juillet 2012) offrent une nette victoire au MPD, qui détient désormais 14 des 22 municipalités du Cap-Vert. Un succès confirmé aux élections législatives de mars 2016, le parti remportant 40 sièges sur 72. Son chef, Ulisses Correia e Silva, accède à la tête du gouvernement.
Si le Cap-Vert se rapproche de la francophonie, il est également membre fondateur, en juillet 1996, de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), dont il a accueilli le deuxième sommet des chefs d'État et de gouvernement à Praia, en juillet 1998. En décembre 2004, il participe, pour la première fois, dans le cadre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) aux opérations RECAMP IV (Renforcement des capacités africaines au maintien de la paix) organisées au Bénin. En 2008, il adhère à l'OMC.