les Fleurs du mal
Recueil poétique de Charles Baudelaire.
La première édition des Fleurs du mal, qui compte 100 pièces, paraît en 1857 chez Poulet-Malassis et De Broise, tirée à 1 100 exemplaires. Elle est condamnée la même année par la 6e chambre du Tribunal correctionnel de la Seine (qui avait également connu le procès de Madame Bovary) : 6 pièces doivent en être retranchées.
En 1861, la seconde édition, avec 126 poèmes, est tirée à 1 500 exemplaires : les pièces condamnées ont disparu, de nouvelles sont insérées et l'architecture du volume se trouve modifiée : entre les cinq sections de la première édition, une sixième (« Tableaux parisiens ») vient maintenant s'intercaler.
Cette édition de 1861 doit être considérée comme définitive, bien que nous sachions que l'auteur voulait en modifier à nouveau la disposition dans une troisième édition que la mort l'a empêché d'établir. En 1868, au lendemain de la disparition de Baudelaire, Théodore de Banville et Charles Asselineau (1820-1874) feront paraître chez Michel Lévy une édition posthume contenant 151 poèmes, qu'ils présenteront comme le premier volume des œuvres complètes.
Les 136 pièces du recueil, divisé en six parties, Spleen et Idéal, Tableaux parisiens, le Vin, les Fleurs du mal, Révolte, la Mort, sont groupées selon un plan fondé sur la constatation de la misère de l'homme et de ses efforts pour sortir de cet état.
Créant, selon le mot de Hugo, un « frisson nouveau », ces poèmes, par la découverte des « correspondances », orientèrent la poésie dans la voie du symbolisme.