la Marseillaise
Hymne national français sur des paroles de Claude Joseph Rouget de Lisle, capitaine du génie en garnison à Strasbourg.
La musique semble d'une attribution difficile, qu'elle soit l'œuvre de l'auteur du texte lui-même ou l'ouvrage d'un autre compositeur. Élaboré en avril 1792 et primitivement intitulé Chant de guerre pour l'armée du Rhin, cet air patriotique fut d'abord chanté chez le maire de Strasbourg H. Dietrich.
La Marseillaise
Allons, enfants de la patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé ! (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans nos bras
Égorger nos fils, nos compagnes.
Refrain
Aux armes, citoyens, formez vos bataillons !
Marchons ! Marchons !
Qu'un sang impur abreuve nos sillons !
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ?(bis)
Français ! pour nous, ah ! quel outrage !
Quels transports il doit exciter !
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !
Aux armes, etc.
Quoi ! ces cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploiraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !…
Aux armes, etc.Tremblez, tyrans ! et vous perfides,
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix !(bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La France en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !
Aux armes, etc.
Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces tristes victimes,
À regret s'armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !…
Aux armes, etc.
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux, que la victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
Aux armes, etc.
(Strophe des enfants.)
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre !
Aux armes, etc.
Il fut adopté par le bataillon des Marseillais appelés à Paris lors de l'insurrection du 10-Août. Popularisé sous le nom de la Marseillaise, il fut décrété chant national le 26 messidor an III (14 juillet 1795) et le 14 février 1879. Le septième couplet, dit « des enfants », a été introduit par Gossec dans son Offrande à la liberté. Cet hymne a été orchestré par Berlioz, puis, en 1887, par Ambroise Thomas (version officielle).