la Légende des siècles
Recueil de poèmes publiés par Victor Hugo en trois séries (1859, 1877, 1883).
C'est une épopée évoquant l'évolution de l'humanité, d'Ève à un xxe s. rêvé.
Morceaux choisis
Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques,
Vêtu de probité candide et de lin blanc ;
Et, toujours du côté des pauvres ruisselant,
Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques.
(Booz endormi).
Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth.
(Booz endormi).
C'était un Espagnol de l'armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route
…[l'homme a manqué le tuer d'une balle]
Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père.
(Après la bataille).
Tremblant, piquant des deux, du côté qui descend,
Devant lui, n'importe où, dans la profondeur fauve,
Les bras au ciel, l'enfant épouvanté se sauve.
[…]
Ah ! pauvre douce tête au gouffre abandonnée !
L'aigle du casque.
Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
[…]
Sa femme fatiguée et ses fils hors d'haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
[…]
Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement.
[…]
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre ;
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'œil était dans la tombe et regardait Caïn.
(La conscience).