Bulle d'or
Acte marqué de la capsule d'or du sceau impérial, promulgué en 1356 par l'empereur Charles IV et qui organisa l'élection au Saint Empire romain germanique.
Elle confirma le caractère électif et non héréditaire du titre de roi et empereur des Romains et entérina la coïncidence entre royaume de Germanie et Empire. En réglementant l’élection de l’empereur à la majorité des voix, la rendant indépendante de l’arbitrage et de l’ingérence du pape, elle mit fin à un longue controverse et clarifia les rapports entre ces deux pouvoirs.
Au nombre de sept – trois ecclésiastiques (les archevêques de Mayence, de Trèves et de Cologne) et quatre laïques (le roi de Bohême, le comte palatin du Rhin, le duc de Saxe et le margrave de Brandebourg) – les princes électeurs avaient par ailleurs rang de souverains, disposant d’importantes prérogatives judiciaires et d’une prééminence sur tous les autres princes de l'Empire. Après l’élection à Francfort, le couronnement devait avoir lieu à Aix-la-Chapelle et non à Rome, ce que ne respectèrent pas plusieurs empereurs, le dernier couronné à Rome étant Frédéric III de Styrie en 1452.
Après le césaropapisme et la querelle des Investitures des siècles précédents, la Bulle d’or entérinait une évolution de fait vers l’autonomisation du pouvoir impérial mais interdisait en même temps toute centralisation et affaiblissait à terme l’Empire, réduit de plus en plus à une Allemagne très morcelée.
Pour en savoir plus, voir les articles Charles IV de Luxembourg, Saint Empire romain germanique.