Tityos
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Géant.
Téméraire, ivre d'orgueil et de luxure, comment as-tu pu oser attenter à la couche de la compagne de Zeus ? Le dieu, comme tu le méritais, t'a laissé dans une mare de sang, en pâture aux bêtes sauvages et aux oiseaux de proie.
Chez Homère et chez Nonnos, Tityos est l'un des fils de Gaia, ou bien le fils de Zeus et d'Élara (fille d'Orchomène ou de Minyas ou de Minos), Gaia n'étant alors que sa nourrice. On le dit simplement « né de la terre ».
L'embryon prend de telles proportions que la mère en meurt.
Par vengeance, parce qu'elle a couché avec son époux, Héra pousse le Géant à faire violence à Léto. Tityos périt aussitôt, foudroyé par Zeus ; selon une autre version il est la cible des flèches d'Apollon, ou d'Artémis, ou des deux ensemble. Le Géant rejoint ainsi le Tartare. Il est étendu sur le sol ; deux vautours fouillent son foie de leur bec et il ne peut rien faire pour les chasser. Ses entrailles chargées de douleurs se reconstituent tous les mois afin que le supplice soit sans fin. Certaines versions évoquent non des vautours mais des serpents.
Variantes
I. Le cruel Tityos a été tué à Panopée (Phocide orientale) par Apollon alors que celui-ci, en route pour Delphes, s'efforce de civiliser le genre humain.
II. Mais on a aussi écrit qu'il n'est pas vrai que Tityos, couché sur le bord de l'Achéron, soit dévoré par des oiseaux : ils ne pourraient trouver pendant l'éternité de quoi fouiller dans sa vaste poitrine, quand même l'énorme étendue de son corps couvrirait la Terre entière au lieu de neuf arpents, ni lui-même suffire à une douleur sans fin et fournir d'éternels aliments à la voracité de ses bourreaux. Le vrai Tityos est celui que l'amour a terrassé, que rongent les soucis dévorants, et dont le cœur est en proie à tous les tourments des passions.
