Iolaos

Héraclès et Iolaos combattant l'Hydre de Lerne.
Héraclès et Iolaos combattant l'Hydre de Lerne.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Neveu et fidèle compagnon d'Héraclès.

Fils d'Iphiclès et d'Automéduse, et ami d'Arès, Iolaos est sans doute aussi son éromène : au temps d'Aristote, on oblige les amis à se jurer fidélité sur son tombeau. Du héros, il partage les aventures : l'expédition des Argonautes, la mort de l'Hydre de Lerne... Il remporte la course de chars aux jeux Olympiques institués par son oncle.

Héraclès l'envoie en Sardaigne où, avec Hyllos, il prend le commandement des Héraclides alors en guerre contre le roi Eurysthée. Quand Héraclès meurt, peu de temps après, il est le premier à lui offrir des sacrifices.

Lors de son passage en Sicile, alors qu'ils poussent les bœufs de Géryon, Héraclès a été chaleureusement accueilli par les habitants d'Agyrion ; ils sont le premier peuple à l'honorer de son vivant comme un dieu. Héraclès n'a encore accepté aucun culte, mais celui que les Agyrionéens vouent à Iolaos apparaît comme le signe de son immortalité future. Dans leur ville, Héraclès dédie un temple à Iolaos et, en son honneur, il institue des sacrifices. Les Agyrionéens vouent leur chevelure à Iolaos dans de grandes cérémonies. Son temple est si sacré que ceux qui refusent d'honorer le compagnon d'Héraclès perdent la voix et toute apparence de vie. Enfin, chaque année des compétitions sportives et gymniques ont lieu, ouvertes aux hommes libres comme aux esclaves.

Contre Eurysthée, il continue de protéger les garçons du héros, tandis qu'Alcmène veille sur les filles. Après la mort d'Héraclès, Eurysthée pourchasse les enfants du héros qui, conduits par Iolaos, ne réussissent à lui échapper qu'au prix de nombreux exils successifs.

Après avoir demandé l'aide du roi de Trachis, Céyx – pas assez puissant pour répondre à ses attentes –, Iolaos sollicite la protection de Démophon, fils de Thésée. Une guerre éclate alors, à laquelle, malgré son grand âge, Iolaos souhaite participer. Grâce aux dieux qu'il invoque, il rajeunit, le temps de la bataille, et réussit à capturer Eurysthée, qui meurt peu de temps après.

Iolaos s'éteint en Sardaigne ; il y a conduit les enfants d'Héraclès, les Thespiades. Il a un sanctuaire devant les portes de Thèbes où il est honoré.

Variante

Après sa mort, Iolaos obtient la permission de revenir sur terre pour venir en aide aux enfants d'Héraclès. Il tue Eurysthée, puis réintègre le royaume des Ombres.

Voir aussi : Eurysthée

Iolaos et Eurysthée

le messager. Les deux armées, déployées dans la plaine, étaient en présence. Entre elles paraît Hyllos, descendu de son char. « Chef des Argiens, dit-il [...], combattons seul à seul ; si tu succombes, je serai rétabli dans les honneurs et la maison de mon père. » On applaudit à une proposition qui peut finir les maux de tous et témoigne d'un grand cœur. Mais Eurysthée, sans égard pour le sentiment de ceux qui l'ont entendue, sans crainte qu'on accuse son courage – lui, un général ! – n'ose venir se mettre à la portée de la lance. Cet homme n'était qu'un lâche, et pensait toutefois réduire en esclavage la postérité d'Héraclès ! Hyllos donc se retire parmi les siens, et les devins, n'espérant plus qu'un combat singulier mette fin à la guerre, s'empressent de faire couler du sein de victimes humaines le sang qui doit rendre les dieux propices. Les uns montent sur leurs chars ; les autres se pressent dans les rangs couverts de leurs boucliers. Le chef des Athéniens adresse à son armée des paroles dignes d'un brave : « Ô mes concitoyens, la terre qui vous nourrit, qui vous a engendrés, c'est maintenant qu'il faut lui porter secours. » Le chef ennemi, de son côté, suppliait ses alliés de ne pas laisser outrager Argos, outrager Mycènes. Lorsque eut retenti l'éclatant signal de la trompette tyrrhénienne, que le combat fut engagé, avec quel bruit pensez-vous que retentirent les boucliers qui se heurtaient, les cris de joie ou de détresse ? D'abord le choc de l'armée argienne nous rompit ; puis ils reculèrent à leur tour longtemps, pied contre pied, homme contre homme, on combattit avec acharnement. Beaucoup tombaient et, de part et d'autre, se faisaient entendre ces exhortations : « Ô vous qui ensemencez les champs d'Athènes, les champs d'Argos, ne repousserez-vous pas la honte de votre patrie ? » Enfin, à grand-peine, après beaucoup d'efforts et de fatigues, nous avons mis en fuite l'armée des Argiens.

Le vieil Iolaos cependant, voyant Hyllos s'élancer à la poursuite de l'ennemi, étendit vers lui la main, et le pria de le recevoir sur son char ; ensuite, prenant les rênes, il poussa vers Eurysthée. Ce qui suivit, d'autres me l'ont raconté ; j'avais vu moi-même tout le reste. Comme ils passaient près du bourg de Pallène, consacré à la divine Athéna, Iolaos aperçut le char d'Eurysthée, et s'adressant à Hébé et à Zeus, il les pria de permettre qu'il rajeunît pour un seul jour, afin de tirer vengeance de ses ennemis. Vous allez entendre une merveille. Deux astres parurent au-dessus du char, aussitôt enveloppé d'une sombre nuit. C'étaient, ont pensé les plus sages, ton fils et la déesse Hébé. Quand Iolaos sortit du nuage, il fit paraître la vigueur de ses jeunes années. Il atteignit, près des rochers de Sciron, les coursiers d'Eurysthée, s'en empara, chargea leur maître de chaînes, et s'en revint avec le plus glorieux butin, un général prisonnier, cet homme au sort jusque-là si prospère. Par sa disgrâce il semble adresser à tous les mortels cette grande leçon, qu'il faut se garder de croire au bonheur de celui qu'on n'a pas vu mort. La fortune n'a qu'un jour.

Euripide

Héraclès et Iolaos combattant l'Hydre de Lerne.
Héraclès et Iolaos combattant l'Hydre de Lerne.