Hercule

Gilgamesh (Hercule mésopotamien) étouffant un lion.
Gilgamesh (Hercule mésopotamien) étouffant un lion.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Équivalent romain de l'Héraclès grec, auquel il doit son nom.

Ses légendes sont les mêmes, mais il en est une typiquement romaine, celle qui conte comment le héros se débarrasse de Cacus, voleur des bœufs qu'Hercule a lui-même dérobés à Géryon. Cacus est un monstre (ou simplement un brigand selon les versions) qui terrorise les habitants de sa région, et dont il coupe les têtes pour orner sa demeure. Afin de célébrer la mort de Cacus, toute à la gloire d'Hercule, un sanctuaire, l'Ara Maxima (« Très Grand Autel »), est élevé entre le Palatin et l'Aventin, sur le Forum Boarium (« Marché aux bœufs »), par Potitius et Pinarius. Prêter serment sur le Très Grand Autel garantit l'inviolabilité du contrat. Hercule lui-même aurait interdit aux femmes de célébrer son culte, histoire de prendre sa revanche sur les adoratrices de Bona Dea qui le chassent, alors qu'il se désaltère à l'eau d'une rivière, après avoir tué Cacus. En 312 av. J.-C., le censeur Appius Claudius Caecus confie le sacerdoce d'Hercule à des esclaves, annexant le Très Grand Autel au culte public, ce qui provoque la colère vengeresse de la divinité : tandis qu'Appius Claudius est frappé de cécité, tous les membres de la famille Potitius, au nombre de trente et répartis dans douze maisonnées distinctes, périssent rapidement.

Variante

Menacée par un incendie, l'Ara Maxima est sauvée par les Pinarii ; c'est pourquoi cette famille est affectée à la garde du temple d'Hercule ; quant aux Potitii, ayant cédé à l'appât du gain, ils ont laissé à des esclaves le soin de s'occuper du culte du héros.

Quoique « nationalisé » (en 312 av. J.-C.), Hercule bénéficie d'un culte vivace. Antérieur à celui de l'Ara Maxima, un temple est érigé à Hercule, protecteur des commerçants et des voyageurs, hors du pomoerium, près de la porte Trigemina, sur les rives du Tibre. À Rome, Hercule est considéré comme le dieu porteur de victoire, notamment à la fin de la République. Les généraux triomphants, montant vers le Capitole, observent une halte devant le temple du Forum Boarium. Plusieurs empereurs, s'ils ne prétendent pas tous être ses descendants, font d'Hercule leur protecteur personnel, ainsi Antoine (Commode), Caligula, Domitien, Maximien, Trajan, Hadrien. Hercule est également considéré comme le gardien des trésors : qui en découvre lui rend un culte. Au total, rien qu'à Rome, seize sanctuaires sont élevés en l'honneur d'Hercule.

Les « Hercules »

Notons que des « Hercules », héros universels et civilisateurs, il en existe de nombreux, en particulier chez les peuples que le dieu-héros aurait visités et qui, à leur tour, se découvrent des personnages ayant des caractéristiques semblables : Cùchulainn et Ogmios chez les Celtes, Gilgamesh en Mésopotamie, Rama en Inde, Melqart d'origine phénicienne et vénéré en Espagne méridionale, Smertrius chez les Gaulois. Quant aux Germains, « on prétend qu'il y a eu aussi chez eux un Hercule [Thor, probablement] et lorsqu'ils marchent aux combats, c'est le premier de tous leurs héros qu'ils célèbrent. »

Cicéron, lui, il semble prendre un malin plaisir à brouiller les pistes : l'Hercule le plus ancien naît de l'union de Jupiter et de Lysithoé ; c'est lui qui combat contre Apollon à propos du fameux trépied de Delphes. Le second Hercule est égyptien, fils du Nil, et il écrit de la musique phrygienne, parce qu'il a été l'élève de Linos qui l'initie à cet art. Le troisième est un Dactyle de l'Ida. Le quatrième Hercule est l'enfant de Jupiter et d'Astérie sœur de Latone, que l'on vénère surtout à Tyros, et qui doit être identifié avec Melqart. Le cinquième est honoré en Inde sous le nom de Bélos. Le sixième enfin est le fils de Jupiter et d'Alcmène.

Voir aussi : Évandre, Cacus, Bona Dea

Gilgamesh (Hercule mésopotamien) étouffant un lion.
Gilgamesh (Hercule mésopotamien) étouffant un lion.