trompette
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Instrument à vent de la famille des cuivres.
Ses ancêtres, dont l'existence est attestée dès les temps préhistoriques, se confondent pratiquement avec ceux du cor, du trombone et autres « trompes » formées d'un tuyau sonore mis en vibration par une embouchure. Elle fut longtemps rectiligne, comme le « salpynx » grec et la « buccina » des Romains, puis se replia vers la fin du Moyen Âge à la manière d'une épingle de sûreté, le pavillon restant dirigé vers l'avant. Dès lors, rien ne la distinguait extérieurement d'une trompette de cavalerie moderne. Il apparut à la même époque que la puissance et l'éclat qui destinaient la trompette à orner les célébrations militaires, religieuses et civiles, pouvaient trouver leur emploi dans des ensembles musicaux moins fonctionnels. Mais cet usage mélodique et concertant se heurtait aux lois de l'acoustique, en ce sens que le tuyau sonore simple ne peut émettre que les harmoniques du son fondamental.
Le cas de la trompette était encore plus grave que celui du cor. Ce dernier, grâce à sa longueur, disposait dans l'aigu d'une série d'harmoniques assez rapprochés tandis que la première, relativement courte, en était réduite au bas de l'échelle où la série des harmoniques comporte des lacunes beaucoup plus importantes.
Dès le xvie, mais surtout au xviiie siècle, tout fut essayé pour combler ces vides, au moins en partie ; il y eut des trompettes à « tons » amovibles (comme les cors d'harmonie), à coulisse (comme les trombones), à trous et à clés (comme les « bois »), jusqu'à l'invention du système à trois pistons qui régla le problème au début du xixe siècle (→ COR).
La trompette moderne en ut ou si bémol possède une étendue de deux octaves et une sixte. Il existe aussi une trompette alto en fa et une « petite trompette » en ré, de moins en moins employées, ainsi que des trompettes basses en ut, si bémol et fa grave. Parmi d'autres variantes, la plus répandue de nos jours (grâce au répertoire baroque et, en particulier, aux solos du Deuxième Concerto brandebourgeois) est la trompette piccolo en si bémol aigu, munie d'un quatrième piston qui la transpose en fa.