percussion
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Instruments qui résonnent sous l'effet d'un choc, à l'exception du piano (encore que certains compositeurs modernes, à l'exemple de Stravinski, traitent parfois le piano en instrument à percussion).
Nombre d'entre eux (tronc d'arbre, blocs, gourdes, guero, claves, etc.) étant des corps sonores naturels à peine modifiés, on peut en déduire que les instruments à percussion sont les plus anciens de tous. Mais ils connaissent depuis quelques dizaines d'années un développement considérable, en raison de deux phénomènes indépendants l'un de l'autre : la tendance de la musique moderne à favoriser le rythme aux dépens de la mélodie, sous l'influence du jazz, et la recherche de sonorités nouvelles, qui a conduit les compositeurs à adopter de nombreux instruments exotiques à percussion. Le « batteur » d'une formation de jazz est un personnage au moins aussi important que le trompette ou le saxo solo, et il n'est pas rare que les percussionnistes d'un grand orchestre symphonique s'en détachent pour donner des concerts, avec un répertoire de pièces spécialement écrites à leur intention. Car les instruments à percussion offrent aujourd'hui une gamme très étendue de sonorités graves, aiguës ou neutres, de timbres et même de ressources mélodiques.
On distingue 4 familles d'instruments à percussion :
– les peaux, qui comportent une ou deux peaux tendues sur un « fût » (tambour, timbales, grosse caisse, caisse claire, toms, tumbas, bongos, etc.) ;
– les bois (troncs d'arbre, blocs plats, ronds ou cylindriques, claves, mokubios, fouet, etc.) ;
– les métaux (cloches, grelots, triangle, cymbales, enclume, gongs et tam-tams) ;
– les claviers. (Cette dernière appellation, impropre dans la mesure où elle désigne des instruments dépourvus de clés ou de touches, s'applique en principe aux jeux de lames de bois ou de métal [xylophone, marimba, vibraphone, glockenspiel] ; il serait logique de l'étendre à tous les corps sonores réunis par jeux chromatiques d'une octave ou davantage [cencerros, crotales, etc.].)
Il faut également distinguer les instruments à hauteur de son définie, qui donnent une note déterminée : timbales, cloches, enclumes et naturellement tous les « claviers ». À l'opposé, la hauteur de son du tambour, de la grosse caisse, des instruments de bruitage tels que les grelots, les fouets et la plupart des « bois » est à peu près indiscernable. Entre ces deux extrêmes, les cymbales, les gongs, les tam-tams, les cloches de vache, certains blocs et plusieurs « peaux » sonnent plus ou moins haut, sans qu'il soit possible de leur assigner une place précise dans l'échelle des sons.
Il est impossible de citer tous les instruments à percussion qui ont existé ou existent encore de par le monde depuis que les hommes primitifs rythmaient leurs danses avec tout ce qui leur tombait sous la main. La plupart n'ont d'ailleurs même pas de nom. Un terme générique tel que tambour s'applique à une foule d'instruments très différents et, pour d'autres, on a souvent recours à des onomatopées du type tam-tam ou tom-tom. Il convient toutefois de mentionner à part le cas des tin-pan bands (litt. : « musiques de plaques à tarte »), qui reconstituent au xxe siècle, grâce aux sous-produits de la civilisation industrielle, le phénomène préhistorique des origines de la musique. Les jeunes Noirs d'Amérique (et de certains pays d'Afrique), qui n'ont pas d'argent pour se procurer des instruments élaborés, se débrouillent avec les moyens du bord. Comme ils n'ont pas non plus les corps sonores naturels (troncs d'arbre, bambous, crânes, etc.) dont disposaient leurs ancêtres, ils font appel à la batterie de cuisine usagée (moules à pâtisserie, poêles à frire et casseroles), aux boîtes de conserves, bidons d'essence et fûts de pétrole vides, formant ainsi d'étonnants ensembles qui doivent tout à leur ingéniosité et à leur instinct musical.