mi
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
La troisième des 7 syllabes qui, dans les pays latins, désignent actuellement les notes de la gamme diatonique. Elle est placée un ton au-dessus de la note ré et correspond à la lettre E du système alphabétique anglo-saxon.
Dans l'ancienne solmisation à 6 syllabes, la syllabe mi pouvait correspondre, selon l'hexacorde, aux lettres clefs A (la-mi-ré), B (fa-mi) ou E (la-mi). Le mécanisme de la transformation est abordé dans l'article ut, et la valeur ésotérique de la syllabe, dans l'article Ut queant laxis.
L'importance de la note mi dans ce système était considérable, car c'était par rapport au demi-ton mi-fa que se déterminait l'emplacement des autres syllabes, mi désignant essentiellement la note inférieure du demi-ton, et fa sa note supérieure : l'expression mi-fa ou fa-mi, souvent associée à la lettre B, désignait donc le demi-ton lorsqu'on l'entendait à l'intérieur d'un même hexacorde. Mais, si on prenait mi dans un hexacorde et fa dans un autre, on aboutissait à des intervalles différents, d'où l'expression mi contra fa (intervalle de triton). C'est pour cette raison, par exemple, qu'une messe d'Ockeghem fondée sur l'intervalle de quarte porte le nom de Messe mi-mi : le premier mi est pris en effet dans l'hexacorde, dit « naturel », que nous avons seul conservé, et correspond bien par conséquent à E et à notre mi actuel, mais le second est pris dans l'hexacorde « par bémol » aujourd'hui disparu ; il correspond donc à A et à notre la actuel.