dynamique

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Dans le domaine de l'interprétation musicale, le terme de dynamique désigne l'ensemble des nuances d'intensité utilisées par l'exécutant, avec les crescendos, les decrescendos et les accents.

Il s'applique à caractériser les différences de niveau sonore entre deux sons ou deux passages musicaux. Mais le terme est surtout employé dans le domaine de l'acoustique et de l'électroacoustique, notamment pour les systèmes d'enregistrement et de reproduction des sons. On désigne alors par dynamique l'écart qui sépare le plus faible niveau sonore perceptible au-dessus du bruit de fond du système, et le son le plus intense qui ne soit pas affecté de distorsion. On parle également de rapport signal/bruit. Cette expression plus imagée désigne le rapport des intensités sonores maximales aux intensités sonores minimales. Il s'exprime en décibels (dB), et se calcule au moyen d'une équation logarithmique simple : D = 10 log 1/4SB, formule où D désigne la dynamique, S l'intensité sonore du signal le plus fort transmis sans distorsion, et B l'intensité sonore du signal le plus faible immédiatement perceptible au-dessus du bruit de fond. La dynamique naturelle d'un grand orchestre symphonique jouant dans une salle de concert atteint 80 à 90 dB ; elle peut même dépasser ces valeurs dans le cas de formations très importantes, usant de contrastes extrêmes (100 à 110 dB pour le Requiem de Berlioz). Mais les appareils d'enregistrement et de reproduction sonores, ainsi que les supports de l'information acoustique (disque, bande magnétique), sont, de par leur nature physique, limités dans la dynamique qu'ils peuvent fixer ou transmettre ; de même, les conditions d'environnement acoustique lors de la reproduction des sons constituent, elles aussi, l'un des principaux facteurs de limitation de la dynamique. C'est ainsi qu'un disque courant, reproduit sur une chaîne électroacoustique de qualité moyenne, dans un appartement en milieu urbain, ne peut guère délivrer une dynamique supérieure à 30 dB, alors que le message d'origine qu'il s'agit de reproduire pouvait présenter une dynamique de 90 dB. Cela signifie, en d'autres termes, que l'écart d'intensité entre les sons les plus faibles et les sons les plus puissants ne pourra guère excéder un rapport de 101 à 103 (soit de 1 à 1 000), tandis que le message d'origine présentait un rapport d'intensités de 101 à 109 (soit de 1 à 1 000 000 000).

Faute de pouvoir reculer ces limites, inhérentes à tout système physique, on est contraint de limiter la dynamique à tel ou tel stade de l'enregistrement, de la transmission ou de la reproduction des sons, soit en intervenant manuellement sur les potentiomètres de volume, soit en usant de compresseurs expanseurs automatiques (mais le résultat musical risque fort de se ressentir de cet automatisme), soit en intercalant dans la chaîne des circuits spéciaux, de type Dolby. Ces interventions consistent à abaisser le niveau des sons les plus intenses et à relever celui des plus faibles, afin d'éviter qu'à la reproduction les premiers ne soient affectés de distorsions en saturant le système, et que les seconds ne se perdent dans le souffle de la chaîne ou le bruit de surface des disques. Cet aplatissement du relief d'une exécution musicale doit être mené et contrôlé avec la plus grande délicatesse, afin de trahir le moins possible les conditions acoustiques naturelles et le jeu des artistes enregistrés. Les techniques nouvelles d'enregistrement et de reproduction, par impulsions codées et par procédé digital, tel qu'on le met en œuvre dans les disques vidéo, devraient apporter des progrès considérables dans la restitution de la dynamique sonore.