Hans Pfitzner
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur et chef d'orchestre allemand (Moscou 1869 – Salzbourg 1949).
Sa famille s'étant installée à Francfort en 1872, il fit ses études au conservatoire de cette ville avec Knorr (théorie) et Kwast (piano) entre 1886 et 1890, et s'y lia avec J. Grun, son futur librettiste. Nommé professeur au conservatoire de Coblence (1892), puis chef d'orchestre au théâtre de Mayence (1894), il fit représenter dans cette ville, en 1895, son premier opéra, Der arme Heinrich. Il fut ensuite professeur au conservatoire Stern de Berlin, séjourna à Munich, puis se fixa à Strasbourg en 1908, où il cumula les postes de directeur du conservatoire, des concerts symphoniques et de l'opéra.
En 1917, son œuvre dramatique la plus importante, Palestrina, fut créée à Munich sous la direction de Bruno Walter. Cette œuvre, dans la tradition de l'opéra wagnérien en même temps qu'hommage à la polyphonie de la Renaissance et à l'un de ses plus illustres représentants, Palestrina, est un manifeste d'opposition aux recherches de Schönberg et de Busoni. Le thème en est la solitude morale et la lutte du compositeur défendant ses principes artistiques.
La même année, Pfitzner écrivit son pamphlet polémique Futuristengefahr (le Danger futuriste), dirigé contre Busoni. En 1919, il rédigea Die neue Aesthetik der musikalischen Impotenz, s'opposant ainsi aux idées exprimées par Paul Bekker dans son Beethoven. De 1929 à 1934, il enseigna à l'Académie musicale de Munich, puis effectua des tournées comme pianiste et chef d'orchestre. Après sa mort fut fondée la Hans Pfitzner Gesellschaft.
Homme d'opinions conservatrices, se considérant « comme le dernier survivant de la musique dans un monde devenu fou » (C. Rostand), Pfitzner poursuivit la tradition du romantisme allemand issue de Schopenhauer, Schumann et Wagner. Outre ses œuvres scéniques, parmi lesquelles Die Rose vom Liebesgarten (1901), il a écrit notamment de la musique de chambre, des œuvres symphoniques, des concertos pour piano, pour violon et pour violoncelle, la cantate Von deutscher Seele (1921), et la fantaisie chorale Das dunkle Reich (1929).