Gyorgy Cziffra
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Pianiste français d'origine hongroise (Budapest 1921 – Longpont-sur-Orge, Essonne, 1994).
Fils d'un musicien professionnel, Gyorgy Cziffra se produit en public dès l'âge de cinq ans et entre au conservatoire Franz-Liszt quatre ans plus tard, mais la guerre interrompt une carrière qui s'annonçait brillante. Rendu à la vie civile après quatre ans sous les drapeaux et un an de captivité, il en est réduit à jouer dans les cafés jusqu'en 1950. Politiquement suspect, il perd encore trois ans entre les prisons et les camps de concentration, et n'en remporte pas moins le prix Liszt en 1954. Lors des événements de 1956, il réussit à fuir la Hongrie avec sa femme et son fils (le futur chef d'orchestre), et se révèle au monde occidental, le 2 décembre, par un concert au Châtelet. Du jour au lendemain, c'est la gloire. Sa prodigieuse virtuosité, son extraordinaire tempérament romantique font de lui un incomparable interprète de Liszt et, plus discuté, de Chopin. Désormais fixé dans la région parisienne, l'artiste se fait également mécène. En 1966, il se charge de la restauration des orgues de la Chaise-Dieu et y fonde un festival annuel de musique. En 1968, année de la naturalisation, naît à Versailles, avec le concours de la municipalité, le concours international de piano qui porte son nom et dont le premier lauréat est Jean-Philippe Collard (1969). En 1973, il achète l'ancienne chapelle royale Saint-Frambert, à Senlis, la restaure et la transforme en auditorium.
Enfin, la fondation Cziffra vient en aide aux jeunes artistes de toutes disciplines. Son fils György (Georges) Cziffra junior, chef d'orchestre (1942-1981), se produisit souvent avec lui.