Ferdinando Paer
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».
Compositeur italien (Parme 1771 – Paris 1839).
Formé à Parme où il donna à vingt ans un Orphée et Eurydice, il devint maître de chapelle à Venise, puis en 1797 chef d'orchestre du théâtre de la Porte de Carinthie à Vienne ; il occupa diverses responsabilités à Prague et à Dresde avant d'être appelé à Paris par Napoléon en 1807, succédant en 1811 à Spontini à la direction du Théâtre-Italien, poste qu'il dut, en 1826, céder à Rossini dont il avait, dit-on, mal défendu la cause. Décoré de la Légion d'honneur, il fut ensuite nommé directeur de la musique de la Chambre de Louis-Philippe. Alors que les premières œuvres de Paer se rapprochent de celles de Cimarosa, sa découverte des opéras de Mozart, à Vienne, modifia profondément son style (Camilla, ossia Il Sotterraneo, 1799). Sa Leonora (1804) précéda de peu le Fidelio de Beethoven.
Parmi les prédécesseurs de Rossini, Paer se distingue par son cosmopolitisme, son adroite fidélité au bel canto, assortie d'un goût mélodique rare et enrichie d'une harmonie originale et d'une instrumentation assez soignée, fait rare à l'époque parmi ses compatriotes, et dont il est certain qu'il trouva l'inspiration à Paris autant qu'à Vienne : c'est à Paris qu'il donna sa remarquable Agnese en 1809. Plus heureux dans le genre léger que dans le genre sérieux, Paer a néanmoins laissé une œuvre importante pour l'église, de la musique de chambre et des concertos pour piano, orgue, etc. Parmi ses cinquante opéras, on peut noter encore Achille (Vienne, 1801, joué dans toute l'Europe), et son aimable Maître de chapelle (Paris, 1821) dont un acte est demeuré au répertoire.