verrue
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Petite tumeur cutanée bénigne due à un virus du type papillomavirus.
Différents types de verrue
Extrêmement fréquentes, les verrues peuvent prendre de multiples formes.
Les condylomes génitaux, ou végétations vénériennes, plus communément appelés crêtes-de-coq, constituent une variété de verrue. Elles font partie des infections sexuellement transmissibles (I.S.T.).
Les verrues planes sont surtout fréquentes chez les enfants, les adolescents et les sujets immunodéprimés. Ce sont de petites grosseurs, à peine saillantes, à surface relativement lisse, de couleur rosée. Parfois disposées linéairement, elles touchent surtout le visage, le dos des mains, les bras, les genoux et la face antérieure des jambes. Elles persistent pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, et peuvent disparaître spontanément après s'être entourées d'un halo inflammatoire prurigineux.
Les verrues plantaires peuvent prendre deux formes. La forme habituelle, ou myrmécie, est un peu saillante, arrondie, à bord hyperkératosique (épais, dur, sec), douloureuse à la pression ; elle ressemble approximativement à un durillon et a plutôt tendance à croître en profondeur. La seconde forme comprend des petits éléments hyperkératosiques groupés en mosaïque et indolores.
Les verrues séborrhéiques, bien que leur nom soit consacré par l'usage, ne sont pas d'origine virale. Très fréquentes, elles atteignent en général des sujets de plus de 50 ans. Souvent multiples, elles siègent essentiellement sur le visage, le dos et la poitrine. La verrue séborrhéique prend la forme d'une lésion très bien délimitée, à la surface veloutée ou un peu rugueuse, parsemée d'orifices pilosébacés dilatés. Sa couleur varie du chamois clair au noir.
Les verrues vulgaires sont saillantes, de forme hémisphérique. Leur surface est à la fois mamelonnée et hyperkératosique, parfois sillonnée de fissures. Elles siègent sur le dos des mains et des doigts, éventuellement autour de l'ongle ou sous lui, risquant alors de le décoller. Les verrues vulgaires du visage ont un aspect différent, filiforme.
Évolution
Les verrues sont contagieuses par simple contact, mais leur degré de contagiosité est très variable selon le virus en cause, la localisation de la verrue et l'état immunitaire du sujet ; leur incubation est très longue (plusieurs semaines). Chez certaines personnes, les verrues tendent à proliférer, parfois en grand nombre, par auto-inoculation (transport du virus d'un point à un autre par le grattage ou, dans le cas du visage, par le rasage). Les verrues disparaissent spontanément, mais parfois seulement au bout de plusieurs années. Les facteurs psychologiques jouent un rôle dans leur disparition, ce qui explique le succès et l'efficacité d'une multitude de traitements empiriques. Cependant, les récidives sont fréquentes.
Traitement
Les verrues plantaires et vulgaires sont détruites à l'azote liquide ; l'application doit se faire de façon suffisamment prolongée (pendant 1 à 2 minutes). L'azote liquide n'est cependant pas utilisé pour traiter les verrues qui se trouvent sous l'ongle ou à sa périphérie, car les récidives sont extrêmement fréquentes à ces endroits. Plus rarement, on détruit la verrue, sous anesthésie locale, au bistouri électrique (électrochirurgie) ou au laser au gaz carbonique. On peut aussi essayer un décapage à l'aide de vaseline salicylée à 10 ou 20 %.
D'autres traitements, plus toxiques et parfois contre-indiqués chez la femme enceinte, ne sont justifiés que dans les formes très profuses (verrues très nombreuses et couvrant une surface importante) et récidivantes : application de podophylline, application locale ou prise orale de médicaments rétinoïdes, etc. Les traitements généraux comme les immunomodulateurs (médicaments permettant de renforcer l'immunité) ou l'interféron peuvent aussi être essayés. Le traitement des verrues séborrhéiques est facultatif et repose, selon leur nombre et leur épaisseur, soit sur leur destruction par cryothérapie (neige carbonique, azote liquide), soit sur leur électrocoagulation au laser au gaz carbonique, après anesthésie locale pour les plus importantes.
Voir : électrochirurgie, verrucide.