ventriculographie isotopique

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Étude scintigraphique de l'efficacité et de la qualité de la contraction des ventricules cardiaques.

Partant de l’analyse des variations du volume sanguin intraventriculaire au cours du cycle cardiaque, la ventriculographie isotopique est très performante pour étudier la fonction ventriculaire gauche, un peu moins pour celle du ventricule droit pour laquelle on préfère maintenant recourir à une tomoscintigraphie des cavités cardiaques.

Indications et contre-indications

La ventriculographie isotopique renseigne sur le degré d'altération (globale ou segmentaire) de la pompe cardiaque, en particulier en cas d'insuffisance coronarienne (pour rechercher le territoire du muscle cardiaque qui a perdu sa capacité à se contracter, par exemple après un infarctus du myocarde). Du fait de sa grande précision, de son excellente reproductibilité et de son innocuité, la ventriculographie isotopique est un outil idéal pour anticiper l'apparition d'une insuffisance cardiaque chez un patient atteint d'une valvulopathie (atteinte d'une valvule cardiaque) ou d'une myocardiopathie (altération globale du muscle cardiaque) ou encore pour tester l'efficacité de certains médicaments (inhibiteurs calciques, vasodilatateurs).

Elle facilite le réglage optimal des stimulateurs cardiaques implantés et participe au bilan de l’atteinte du muscle cardiaque consécutive à certaines chimiothérapies (dans le cancer du sein, notamment). Enfin, la ventriculographie isotopique est très utile pour identifier précocement les patients suspects de développer des troubles du rythme cardiaque au pronostic sévère, tels que la dysplasie arythmogène du ventricule droit (D.A.V.D.).

Cet examen est contre-indiqué chez la femme enceinte. Si la patiente allaite, l'allaitement doit être interrompu après l'examen, pendant 24 heures.

Technique et déroulement

Pratiqué dans les services de médecine nucléaire, l'examen dure environ une heure. Le plus souvent réalisé au repos, mais parfois aussi pendant un effort ou après absorption d'un médicament (cardiotonique, par exemple), il débute par l'injection dans le sang du sujet d'un traceur (sérum-albumine ou globules rouges) marqué au technétium. Puis, le sujet étant installé devant la gammacaméra, on enregistre la variation au cours du cycle cardiaque de la radioactivité présente dans les ventricules.

Cet enregistrement, couplé à un électrocardiogramme, permet de calculer la fraction d'éjection, c'est-à-dire le pourcentage du volume sanguin éjecté par le cœur à chaque contraction (systole). La réalisation d'images aux différents temps de contraction et de relaxation des ventricules (systole, diastole) permet d'analyser globalement ou segment par segment les phases d’expulsion et de remplissage de chacun des ventricules.