réanimation
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Ensemble des moyens mis en œuvre soit pour pallier la défaillance aiguë d'une ou de plusieurs fonctions vitales, dans l'attente de la guérison, soit pour surveiller des malades menacés de telles défaillances du fait d'une maladie, d'un traumatisme ou d'une intervention chirurgicale.
Ces soins sont dispensés par des médecins réanimateurs spécialisés.
Historique
Le terme de réanimation est employé pour la première fois en 1953 par le médecin français Jean Hamburger, pour désigner les moyens permettant d'assurer le retour à l'homéostasie (c'est-à-dire à l'équilibre, de l'eau et des électrolytes notamment, dans l'organisme), dans le cadre de travaux qui débouchent un an plus tard sur la mise au point du premier rein artificiel.
La réanimation est également issue des techniques de respiration artificielle élaborées dans les années 1950 au Danemark, puis en France, pour compenser la paralysie respiratoire des malades atteints de poliomyélite. Les progrès de la cardiologie, de l'investigation hémodynamique (cathétérisme cardiaque, échocardiographie, Doppler), de l'anesthésie, de la chirurgie, de la transfusion sanguine, ainsi que la mise au point de techniques de surveillance électronique (grâce aux progrès de l'informatique) ou de nutrition artificielle et la meilleure compréhension de nombreuses maladies, en ont étendu le champ à l'ensemble de la médecine et de la chirurgie dès lors qu'il s'agit de faire face à des situations aiguës mais potentiellement réversibles.
Organisation
La réanimation s'exerce dans des services hospitaliers.
La réanimation chirurgicale, très souvent couplée à l'anesthésie, assure la prise en charge des traumatisés et des malades ayant subi ou devant subir une intervention chirurgicale lourde ou à risque élevé et nécessitant une surveillance très étroite.
La réanimation médicale assure la prise en charge de patients souffrant de maladies graves (intoxication, insuffisance respiratoire aiguë, coma, maladie cardiaque, rénale ou infectieuse) dont le traitement ne relève pas de la chirurgie.
En fait, pour l'essentiel, les techniques mises en œuvre pour la surveillance et les soins sont comparables, quel que soit le type de réanimation : surveillance clinique et biologique rapprochée, monitorage cardiaque, respiration et nutrition artificielles, épuration extrarénale, etc. Nombre d'unités assurent d'ailleurs une réanimation polyvalente (« soins intensifs » médicochirurgicaux), les dénominations en usage variant selon les pays. Il existe également des unités de réanimation spécialisées dévolues à la prise en charge spécifique de certaines populations ou de certaines pathologies : unités de réanimation pédiatrique ou néonatale, cardiologique, respiratoire, neurochirurgicale, centres de brûlés, etc. Ce qui réunit dans la pratique l'ensemble des unités de réanimation et définit la spécialité est la continuité de la surveillance et des soins (24 heures sur 24) et la présence permanente d'une équipe médicale spécialisée sur place, chargée de répondre immédiatement à toute urgence. Des unités de réanimation mobiles ont été créées dans les pays développés, destinées aux secours et au transport immédiat des blessés, accidentés de toutes sortes et malades atteints gravement (S.A.M.U.).
Risques et résultats
La réanimation n'est pas sans risque. Elle comporte notamment pour le malade un risque infectieux, qu'une surveillance rigoureuse et des méthodes de prévention visent à réduire. Parce qu'elle agit souvent aux frontières de la vie et de la mort, cette spécialité s'est intéressée à l'évaluation de son activité et de ses résultats. D'importantes études, souvent internationales, visant à mettre en regard des scores de gravité, des indices d'activité thérapeutique et des taux de survie ont permis de mieux cerner le bénéfice à attendre de la réanimation chez tel ou tel groupe de malades. Les décisions sont cependant prises individuellement selon l'histoire du malade, la nature de sa maladie et ses probabilités de guérison. La réanimation a ainsi suscité de nombreuses réflexions d'ordre professionnel et éthique sur ses limites, la finalité des soins ou la notion d'acharnement thérapeutique.