poliomyélite antérieure aiguë

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Maladie virale aiguë due à un entérovirus, le poliovirus, qui détruit les neurones moteurs de la corne antérieure de la moelle épinière et les noyaux moteurs des nerfs crâniens, provoquant une paralysie des muscles innervés par ces neurones.

La poliomyélite antérieure aiguë, couramment appelée poliomyélite, touchait principalement les enfants, d'où son autre nom de paralysie infantile. Le virus se transmet par ingestion d'eau ou d'aliments contaminés. Cette affection, autrefois très fréquente, a disparu de la plupart des pays grâce à la vaccination. L'affection peut toutefois être contractée par un sujet non ou mal vacciné (oubli des rappels) au cours d'un voyage dans un pays d'endémie persistante, où des cas de poliomyélite se déclarent encore – principalement en Afrique subsaharienne, en Égypte et dans le nord du sous-continent indien. L'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.) d'une éradication mondiale de la poliomyélite en l'an 2000 n'a pas été atteint ; il devrait être réalisé entre 2005 et 2010.

Manifestations cliniques

Le plus souvent, l'infection ne donne lieu à aucun symptôme, le poliovirus n'entraînant une poliomyélite paralysante que dans un pourcentage très restreint de cas.

Dans les formes paralysantes, les paralysies atteignent les membres, isolément ou en association, le rachis, la musculature abdominale et, dans des cas plus graves et plus rares, elles peuvent s'étendre aux muscles de la respiration et de la déglutition.

Les séquelles musculaires constituent l'essentiel des préoccupations et font toute la gravité ultérieure de la poliomyélite, notamment chez l'enfant : atrophie des muscles, rétractions, défauts de la croissance d'un ou de plusieurs membres avec troubles trophiques, nécessitant des interventions de chirurgie orthopédique des membres ou de la colonne vertébrale en cas de cyphoscoliose. Les paralysies régressent incomplètement du quinzième jour suivant leur apparition jusqu'à un maximum de 2 ans.

Diagnostic et traitement

Le diagnostic repose sur l'examen clinique et sur la ponction lombaire, qui révèle une méningite lymphocytaire. Il n'existe pas de traitement antiviral spécifique de la poliomyélite, la seule thérapeutique étant la rééducation, qui permet de limiter les déformations du squelette et les rétractions musculaires, conséquences des paralysies. La kinésithérapie doit donc être entreprise précocement, dès la disparition de la fièvre, et de façon continue.

Prévention

La vaccination est obligatoire en France et dans de nombreux pays. Lorsqu'elle est correctement appliquée (3 injections dans la première année de la vie, suivies d'un rappel l'année suivante puis d'un rappel tous les 5 ans, puis tous les 10 ans chez l'adulte), elle protège complètement contre cette maladie grave.