orthoptie ou orthoptique

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Spécialité paramédicale ayant pour but d'évaluer et de mesurer les déviations oculaires, puis d'assurer la rééducation des yeux en cas de troubles de la vision binoculaire : strabisme, hétérophorie (déviation des axes visuels) ou insuffisance de convergence.

BILAN ORTHOPTIQUE

Un bilan orthoptique permet de discerner les faiblesses de l'oculomotricité, assurée par les nerfs et les muscles oculomoteurs. Ce bilan est pratiqué à l'aide de différents tests et appareils. L'orthoptiste exerce sous la responsabilité de l'ophtalmologiste.

Différents types d'examen

L'étude de l'oculomotricité consiste tout d'abord à faire suivre un objet par les yeux du patient, soit ensemble, soit séparément, dans les différentes directions du regard. La tête étant maintenue immobile, les yeux doivent rester parallèles dans toutes les directions. La convergence oculaire est étudiée par la mesure du Ponctum proximum de convergence, obtenue en faisant fixer par le patient un point lumineux que l'on rapproche peu à peu des yeux. Les yeux convergent progressivement jusqu'à une distance limite qui est normalement de 5 à 8 centimètres entre le point lumineux et la racine du nez. Si elle est plus importante, on parle d'insuffisance de convergence.

L'étude de la statique oculaire cherche à mesurer une déviation manifeste de l'axe des deux yeux, à l'aide de prismes, ou une déviation latente, par le test de l'écran. Celui-ci consiste à cacher un œil dans un écran opaque ou translucide, l'autre œil fixant un point situé à 4 mètres d'abord (vision de loin), puis à 30 centimètres. On enlève l'écran et on observe si l'œil caché est ou non resté dans le même axe que l'œil fixant le point. Si l'œil a divergé vers l'extérieur, il s'agit d'une exophorie ; s'il a divergé vers l'intérieur, d'une ésophorie.

L'étude de la vision binoculaire repose sur des procédés consistant à associer les images de l'œil droit et celles de l'œil gauche pour permettre l'évaluation des reliefs et des distances. Elle se décompose en trois degrés de qualité croissante : le premier degré, ou vision simultanée, correspond à la capacité de chaque œil de voir deux images différentes ; le deuxième degré, ou fusion, désigne l'association par le cerveau de deux images semblables ; le troisième degré, ou vision stéréoscopique, le plus complet, est fondé sur la vision d'images dissemblables vues sous deux angles différents.

RÉÉDUCATION ORTHOPTIQUE

Une rééducation orthoptique ne peut être envisagée que quand il existe une vision binoculaire correcte – ce qui est le cas essentiellement au cours des hétérophories (déviations latentes des axes visuels) et de l'insuffisance de convergence – et seulement en cas de manifestations fonctionnelles désagréables. Au cours des strabismes, on ne peut y avoir recours que quand il existe de réelles possibilités de vision binoculaire, ce qui est rare. La rééducation orthoptique a pour but essentiel d'augmenter l'amplitude de fusion (qui consiste à superposer les images de chaque œil en une seule), principalement grâce au synoptophore (stéréoscope perfectionné pour la vision de loin). Les exercices oculaires consistent essentiellement à améliorer le pouvoir de convergence et sont pratiqués avec une correction optique adaptée.