mifépristone ou RU 486
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Médicament antigestationnel et antiprogestatif.
La mifépristone, découverte par le Français Étienne-Émile Baulieu en 1985, est utilisée en France, en Grande-Bretagne, en Suède et aux États-Unis respectivement depuis 1988, 1991, 1992 et 1994. Il s'agit d'un stéroïde de synthèse capable d'inhiber l'action d'une hormone, la progestérone, en se fixant sur ses récepteurs cellulaires.
Indications
Associée à un analogue synthétique d'une prostaglandine (substance hormonale), la mifépristone est utilisée, par voie orale et en une prise unique, lors d'une interruption volontaire de grossesse (I.V.G.) précoce (avant le 50e jour d'arrêt des règles), pour accélérer l'expulsion ovulaire. L'interruption de grossesse a généralement lieu entre 24 et 48 heures après l'absorption du produit. Si ce n'est pas le cas, un curetage aspiratif est pratiqué.
La prise orale de mifépristone seule peut être prescrite en cas de mort in utero : l'expulsion fœtale se produit, dans 60 % des cas, dans un délai de 72 heures. Au-delà, l'administration de prostaglandines est nécessaire.
La prescription et la prise du médicament doivent être faites dans un établissement hospitalier habilité à réaliser des interruptions volontaires de grossesse.
Effets indésirables
La mifépristone peut déclencher une hémorragie (dans 5 % des cas), associée ou non à l'interruption volontaire de grossesse (I.V.G.). Par ailleurs, des douleurs abdominales ou pelviennes, des malaises, des maux de tête peuvent être constatés sans que l'on sache si ces signes sont liés à la grossesse ou à son interruption.
Perspectives
D'autres indications pourraient apparaître dans l'avenir, en particulier le déclenchement du travail à terme, la contraception du lendemain, les interruptions thérapeutiques de grossesse.