hépatite

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Inflammation du foie, aiguë ou chronique.

HÉPATITES AIGUËS

Évoluant sur moins de 3 mois, elles ont des causes nombreuses.

Les hépatites virales sont les plus fréquentes. Les agents en sont essentiellement les virus A, B et C, mais parfois d'autres aussi, tels les virus D et E, le virus d'Epstein-Barr (hépatite se manifestant au cours de la mononucléose infectieuse) ou le cytomégalovirus.

Les hépatites toxiques et médicamenteuses peuvent être dues à la prise d'antibiotiques, d'antituberculeux, de paracétamol ou de certaines hormones. Certains toxiques, comme l'amanitine de l'amanite phalloïde, peuvent détruire totalement le foie.

L'hépatite aiguë alcoolique se rapproche des hépatites aiguës toxiques. Elle peut évoluer vers la destruction du tissu hépatique si l'intoxication se poursuit.

Les hépatites aiguës bactériennes ou parasitaires résultent d'affections telles que la tuberculose, la brucellose, la leptospirose ou la bilharziose. On en rapproche certaines atteintes hépatiques au cours du sida, dues à des germes opportunistes tels que Cryptococcus neoformans.

Symptômes et signes

Ils sont inconstants et d'intensité variable. Certains sont communs à toutes les hépatites : ictère, urines foncées, selles claires, nausées, foie sensible à la palpation. D'autres sont fonction de la cause : syndrome pseudogrippal en cas d'hépatite virale (fatigue intense, maux de tête, courbatures et douleurs articulaires) ; foie ferme et de volume accru avec des signes d'imprégnation alcoolique en cas d'hépatite alcoolique. Enfin, certaines formes d'hépatite entraînent des symptômes particuliers. Ainsi, dans l'hépatite dite cholestatique, l'ictère prédomine, souvent accompagné de démangeaisons cutanées très importantes, liées à l'accumulation de sels biliaires dans la peau. Mais certaines hépatites virales, notamment les hépatites virales A, B et C, peuvent ne pas donner de signes cliniques, ou n'en donner que peu, au point de passer inaperçues.

Diagnostic

Il est confirmé par des prélèvements sanguins montrant une élévation souvent importante des transaminases (enzymes hépatiques), preuve de la destruction aiguë et transitoire des cellules du foie, ainsi qu'une élévation de la bilirubine conjuguée (produit de l'hémoglobine après sa liaison à l'albumine dans le foie) et des phosphatases alcalines, témoin biologique de l'ictère.

On recherche également dans le sang, notamment sur les facteurs de la coagulation sanguine, dont beaucoup sont élaborés par le foie, des signes d'insuffisance hépatocellulaire afin d'apprécier le retentissement de l'hépatite sur le fonctionnement du foie. L'étude des prélèvements sanguins oriente aussi vers la cause de l'hépatite (présence d'anticorps antiviraux, par exemple).

Évolution et traitement

L'évolution est en grande partie liée à la cause, au terrain immunitaire et à l'état du foie avant la survenue de l'hépatite.

Les hépatites virales évoluent spontanément de façon favorable dans la majorité des cas, sans séquelles. Quelques cas peuvent cependant évoluer vers la chronicité (virus B et C).

Les hépatites alcooliques peuvent nécessiter le transfert du patient en réanimation lorsqu'il existe des signes associés d'insuffisance hépatique (hémorragies par troubles de la coagulation sanguine, encéphalopathie) ; le pronostic est essentiellement lié à l'arrêt de l'intoxication alcoolique.

Les hépatites médicamenteuses régressent à l'arrêt du traitement mais, parfois, lentement.

Les hépatites bactériennes guérissent habituellement rapidement après prescription de l'antibiotique adapté.

Les hépatites auto-immunes répondent aux immunosuppresseurs.

HÉPATITES FULMINANTES

Les hépatites fulminantes sont des hépatites évoluant de façon très sévère quelle qu’en soit la cause, notamment les virus ou et les médicaments.

Elles se caractérisent par deux ordres de troubles : d'une part, des troubles de la conscience aboutissant au coma et, d'autre part, un syndrome hémorragique diffus dû à l’absence de facteurs de la coagulation. La mort est une issue très fréquente. La transplantation hépatique est le seul traitement possible.

HÉPATITES CHRONIQUES

Une hépatite est dite chronique lorsqu'elle évolue depuis plus de 6 mois. Ce type d'évolution concerne les hépatites B et C.