Pierre Oster Soussouev
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Poète français (Nogent-sur-Marne 1933 – Paris 2020).
Reconnu très jeune par ses pairs, proche de Paulhan et admirateur de Saint-John Perse, il publie en 1955 le Champ de mai. L'œuvre est placée sous le signe de la totalité : les poèmes, numérotés comme les opus des musiciens, se suivent pour ne plus en faire qu'un, reflétant sur le mode de l'éloge enthousiaste la synthèse première du monde. Nourri d'une grande culture littéraire, Oster Soussouev revient sans cesse sur ses textes, au point que le terme d'achèvement et l'expression ne varietur ne font pas sens chez lui. La Grande Année (1964) et les Dieux (1970) revisitent le verset au mitan de l'œuvre. La rime est abandonnée vers cette époque. Publié en 2000, Paysage du Tout est une auto-anthologie. « Machine à indiquer l'univers », le poète est celui qui fait signe vers la globalité du monde. Insoucieux des débats d'époque sur le langage, plus sensible à l'éternel, Oster Soussouev, assurant aussi un précieux passage entre les générations, poursuit une (dé)marche solitaire, qui se refuse à assimiler modernité et art bref. Des livrets parmi lesquels Alchimie de la lenteur (1997) sont une parole d'escorte pour le poème en genèse, une sorte d'art poétique pour cette menée classique et dense.