Pierre Louis, dit Pierre Louÿs
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Gand 1870 – Paris 1925).
Grand amateur de littérature érotique grecque, il entonne un chant de l'amour sensuel qui va des premiers poèmes (Astarté, 1892) aux poèmes alexandrins de Léda (1893), d'Ariane (1894). Les Chansons de Bilitis (1894) inspirèrent Debussy : descriptions de paysages et scènes érotiques y alternent dans les trois parties : bucolique, élégiaque et épigrammatique. Aphrodite (1896), roman de mœurs antiques, lancé par une critique hyperbolique de Coppée, enthousiasma le public lettré par la luxuriance et la minutie de ses tableaux esthètes et fut adapté au théâtre en 1906. Sa sensualité prend cependant une teinte plus mélancolique dans la Femme et le Pantin (1896), tandis que les Aventures du roi Pausole (1901) renouent avec la tradition du conte galant. Les mêmes thèmes et les mêmes recherches stylistiques marquent Sanguines (1903), Archipel (1906) et le roman posthume assez fade Psyché (1927). P. Louÿs a laissé un Journal et une correspondance avec, notamment, P. Valéry. Gendre de Hérédia, il eut pour amis le jeune Gide et Jean de Tinan. Il cessa de publier à 36 ans, pour vivre presque cloîtré, entouré de quelques proches, Thierry Sandre ou Claude Farrère. C'est aussi un traducteur et un adaptateur de Lucien (Mime des courtisanes, 1927).