Noël Mathieu, dit Pierre Emmanuel
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Poète français (Gan, Pyrénées-Atlantiques, 1916 – Paris 1984).
Il donne les plus hautes exigences spirituelles et le sens même de l'être pour horizons à sa méditation, à sa poésie, à ses essais. De formation scientifique, il enseigne (J.-C. Renard sera son élève), lit les mystiques, la Bible, les grands poètes dont Hölderlin, et sonde l'unité du monde (le Goût de l'Un, 1963), qui a pour lui partie liée à l'incarnation du Christ. Dehors du monde et intériorité ne se séparent pas. Deux titres se répondent : Le monde est intérieur (1967) et la Vie terrestre (1976). La lecture de Jouve l'ouvre à l'érotisme et à un questionnement encore plus aigu. Tombeau d'Orphée (1942) est la liturgie d'un irréalisable amour. Dans le Poète et son christ (1942), il s'explique sur « le tourment de Dieu », et dans Sodome (1944), sur « le pêché de nostalgie ». Chansons du dé à coudre (1947) donnent des vers plus brefs mais traversés des mêmes accents inquiets. Tu (1978) dit la seconde personne, et l'Autre (1980), cette présence de Dieu. Qui est cet homme ? (1947, 1970) retrace le parcours d'un poète pour qui la différence des sexes, les conflits entre désir et réalité sont des voies d'approche fécondes.