Guillaume Budé
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Humaniste français (Paris 1467 – id. 1540).
Issu d'une lignée d'officiers royaux, il renonce à une vie courtisane pour l'étude du grec. Il va mettre au point sa méthode de travail avec probité intellectuelle et droiture morale (Annotations aux Pandectes, 1508). Son traité sur les monnaies romaines (De asse, 1514) porte sur la vie économique et les rapports entre culture et pouvoir. Il fera d'ailleurs l'éloge du mécénat royal (l'Institution du prince, 1547) et obtint la création des « lecteurs royaux » (1530), préfiguration du Collège de France. Maître des requêtes, responsable de la Bibliothèque royale de Fontainebleau, serviteur de l'État et érudit, Budé crée le modèle de l'humaniste parlementaire tel que le concevront les xvie et xviie s. Philologue précurseur de la méthode comparative (dans ses Commentaires sur la langue grecque, 1529, il interprète les termes grecs en les rapprochant des mots latins correspondants), il harmonise hellénisme et foi catholique (De transitu hellenismi ad christianismum, 1535) ; sa querelle avec Érasme dans le débat du cicéronianisme a joué un rôle capital dans la définition de l'humanisme français. Son style est marqué par le néologisme et la grandiloquence. Reprenant l'idéal du « théologien-poète » du Phèdre de Platon, il plie le mythe et l'ornement poétique aux exigences de la vérité.