François l'Hermite, sieur du Solier, dit Tristan l'Hermite
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (château de Soliers, Marche, v. 1601 – Paris 1655).
Il mena longtemps une vie aventureuse : il fut, entre autres, page d'Henri de Bourbon, bâtard d'Henri IV, lecteur auprès de Scévole de Sainte-Marthe, et secrétaire du marquis de Villars – mais à 13 ans, il avait déjà tué un adversaire en duel et avait dû fuir en Angleterre puis en Norvège. Ses premières années font la trame de son Page disgracié, récit « comique » qu'il publie en 1642. De 1623 à 1644, il est attaché à Gaston d'Orléans, puis à Henri de Guise. Poète, il se fit connaître avec les Plaintes d'Acante, que suivirent les Amours (1638), la Lyre (1641) et les Vers héroïques (1648) : poète de l'amour, de la nuit et de la nature, influencé par Marino et Théophile, il se démarque de la poésie de cour plus frivole de son époque par son lyrisme et sa mélancolie. Mais il s'illustra surtout au théâtre avec la Marianne (1636), tragédie dont le succès balança celui du Cid : les déchirements de l'amour et de la jalousie y sont rendus d'une manière déjà racinienne, grâce à un style à la fois homogène, dépouillé et soutenu, qui permet un pathétique très sûr. La Mort de Sénèque (1645) et la Mort du grand Osman (1646) évoquent l'histoire de deux conspirations qui se referment sur leurs auteurs avec une froide précision : la passion amoureuse ou politique y explique le recours à des armes qui ne font que trop bien leur travail. On doit encore à Tristan une autre tragédie (Panthée, 1637), une comédie (le Parasite, 1654), des Plaidoyers historiques ou Discours de controverse (1643).