François Carcopino-Tusoli, dit Francis Carco
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain français (Nouméa 1886 – Paris 1958).
Peu lu aujourd'hui, « m'sieur Francis », comme le surnommait Colette, demeure néanmoins un symbole de la bohème montmartroise des années 1920. De 1910 à 1958, ce polygraphe, compagnon de route de Guillaume Apollinaire, de Max Jacob, de Roland Dorgelès, de Pierre Mac Orlan, d'Utrillo et de Modigliani, n'a cessé de publier : poèmes, romans, souvenirs (De Montmartre au Quartier latin, 1927 ; l'Ami des peintres, 1944), essais critiques, monographies, nouvelles, chansons (le Doux Caboulot) ou encore reportages. Dans ses premiers recueils, qui s'inscrivent sous le signe de la poésie fantaisiste (Quatre Poèmes, 1911 ; la Bohème et mon cœur, 1912) comme dans ses nombreux romans, il conte sa propre mélancolie à travers les errances de personnages interlopes, apaches, prostituées et souteneurs (Jésus la Caille, 1914 ; l'Homme traqué, 1922 ; Brumes, 1936). Le sentiment, chez les personnages de Carco, est muet, abrupt ou sommaire ; la langue argotique prête des sonorités rauques à cette conscience impossible. De nombreux peintres ont collaboré à ses œuvres dans des éditions de luxe : Maurice Vlaminck, Suzanne Valadon, André Derain ou André Dignimont (Perversité, 1924 ; l'Équipe, 1925 ; Bob et Bobette s'amusent, 1930).