Frédéric Mistral
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Poète français de langue d'oc (Maillane 1830 – id. 1914).
C'est au collège d'Avignon que ce fils de propriétaire terrien se découvre, en compagnie d'un jeune répétiteur, Joseph Roumanille, une passion pour les traditions et la langue provençales. Dès lors, nanti de solides études de droit, il consacre sa vie à la renaissance culturelle des pays d'oc. Pour cela, il entreprend un grand poème agreste, Mireille, qui, lors de sa parution en 1859, bénéficie d'une flatteuse présentation de Lamartine et connaît un succès foudroyant. Il est l'un des fondateurs du félibrige (1854) et de l'Armana prouvençau (1855). Il travaille à une épopée héroïque, Calendal (1867) et appelle dans le Chant de la Coupe (1868) au rassemblement, par-delà les frontières, des félibres provençaux et des poètes catalans proscrits d'Espagne. Capoulié du félibrige à partir de 1876, il donne successivement un recueil de vers (les Îles d'or, 1875), un dictionnaire provençal-français (le Trésor du félibrige, 1878), une nouvelle en vers sur une légende médiévale (Nerto, 1884), un drame en vers (la Reine Jeanne, 1890). En 1897, le Poème du Rhône trouve un écho chez les jeunes félibres fédéralistes avec lesquels il a fondé le journal l'Aiòli (1890-1898). Consacrée par le prix Nobel (que Mistral partage avec l'Espagnol Echegaray et qui lui permet de développer le Muséon Arlaten qu'il a créé en Arles en 1899), son œuvre poétique se clôt sur le recueil des Olivades (1912) où la quête de la grandeur et de la beauté se teinte d'une certaine religiosité. Ses Mémoires (1906) et ses Discours (1906) achèvent de l'installer, pour plusieurs générations, non seulement comme le maître à penser et à écrire de la culture d'oc, mais comme un auteur majeur de la littérature universelle. Après sa mort ont paru Prose d'almanach (1926), Nouvelle Prose d'almanach (1927) et Dernière Prose d'almanach (1930).