Elfriede Jelinek
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Écrivain autrichien (Mürzzuschlag/Styrie 1946).
Elle est réputée pour son théâtre épique sardonique et sa prose antipatriotique dans le sillage de Bachmann et de Bernhard. Après des récits fourmillant de citations (Nous sommes des attrape-nigauds, baby, 1970 ; Michael, 1972), elle entame une enquête pessimiste sur les stéréotypes féminins dans les Amantes (1975). La pièce Nora (1979), une suite à la Maison de poupée de Ibsen, décrit l'identité atomisée d'une femme actuelle, comme la Pianiste (1983), roman où quelques fausses notes font basculer une vie dans l'échec. Lust (1989), tentative avortée d'écrire une pornographie féminine, interroge les rapports conjuguaux et les continuités structurelles et linguistiques du nazisme, comme les Exclus (1980), Méfions-nous de la nature sauvage (1985), les Enfants des morts (1995), Convoitise (2000). Son théâtre des années 1990 vise diverses personnalités du canon culturel : Hölderlin, Haider, Schwarzenegger et Heidegger (Au pays des nuées, 1990 ; Bâton, tige et Stangl, 1997 ; Une pièce de sport et Totenauberg, 1998).