Auguste Barbier
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».
Poète français (Paris 1805 – Nice 1882).
Il se fait un nom avec des vers inspirés des journées de juillet 1830 (Ïambes, 1831). « La Curée », « le Lion », « l'Idole » disent l'émotion devant le mouvement populaire et le pessimisme quant à l'avenir. En alexandrins et en octosyllabes, il exprime « des pensées utiles et honnêtes » (Baudelaire). D'Italie il rapporte Il Pianto (1833). Il retrouve son premier ton avec « les peines et les misères » de l'Angleterre laborieuse (Lazare, 1837). De médiocres vers traditionnels aussi (Chants civils et religieux, 1841 ; Silves, 1865). Académicien en 1869, Barbier est un « poète de hasard » (Sainte-Beuve). Son vers « rude et grossier » vibre aux scènes de la rue, traduit en images fortes, édulcorées de toute phraséologie bien-pensante, le symbolisme révolutionnaire. Delacroix lui doit sa Liberté guidant le peuple. Ses poèmes de circonstance ont connu au long du xixe siècle une vogue égale à celle d'œuvres majeures. Redécouverts pour leur évocation des misères populaires, ils passent pour une poésie « prémarxiste » et font « appel au cœur et à l'intelligence des possédants » (G. Cogniot).