les frères Pâris

Financiers français.

Fils d'un aubergiste de Moirans, les quatre frères Pâris : Antoine (Moirans 1668-Sampigny 1733), Claude, dit La Montagne (Moirans 1670-Moirans 1745), Joseph, dit Duverney (Moirans 1684-Paris 1770) et Jean, dit de Montmartel (Moirans 1690-1766), futur marquis de Brunoy, font fortune comme munitionnaires aux armées d'Italie et de Flandre lors des guerres de la ligue d'Augsbourg et de la Succession d'Espagne.

Menacés dans leurs affaires par le système de Law, ils fondent l'« Antisystème » (16 septembre 1718), compagnie garantie par le revenu de la Ferme générale et qui concurrence fortement la Compagnie d'Occident. Mais, en 1719, ils sont évincés par Law, qui jette à bas l'Antisystème en obtenant l'adjudication de la Ferme générale.

Chargés par le Régent (→ Philippe II, duc d'Orléans) de liquider le système (1721-1722), ils conduisent l'opération du visa (→ chambre du visa), qui permet de ramener la dette publique à son montant de 1718. Pâris-Duverney, qui avait dirigé cette opération, reçoit la direction du contrôle général des Finances (1723) avec le simple titre de « secrétaire des commandements » du duc de Bourbon, prince de Condé. En changeant le cours des monnaies (1724 et 1726), il provoque une crise commerciale et la hausse des prix, qu'il s'efforce de juguler en taxant les denrées. En vue d'une guerre contre l'Espagne et l'Autriche, il crée le cinquantième (1725), ressuscite de vieux droits et rétablit la milice (1726), autant de malencontreuses mesures qui accroissent la misère et la mendicité, et suscitent des émeutes.

Disgracié par Louis XV en même temps que le duc de Bourbon (1726), il est rappelé aux affaires ainsi que son frère Pâris de Montmartel à l'instigation de la marquise de Pompadour (1745). Créanciers de l'État et de la Cour, et véritables ministres occultes, tous deux seconderont la favorite dans son rôle politique. Ainsi, en 1751, Pâris-Duverney contribue à la fondation de l'École militaire, dont il sera le premier intendant.

Pour en savoir plus, voir l'article la Régence.