Agassiz

Famille de naturalistes américains d'origine suisse.

Louis (Môtier, canton de Fribourg, 1807-Cambridge, Massachusetts, 1873). Après des études aux universités de Zurich, Heidelberg et Munich, il publia en 1829 une monographie sur les poissons du Brésil qui lui valut d'être remarqué par Cuvier. En 1832, il fut nommé professeur d'histoire naturelle à l'université de Neuchâtel. Invité comme conférencier à Boston en 1846, il se fixa aux États-Unis, où il occupa de 1847 à sa mort la chaire de zoologie et de géologie à l'École scientifique Lawrence de l'université Harvard, à Cambridge (Massachusetts). En 1859, il fonda le Muséum de zoologie comparée de Harvard, dont il fut le conservateur jusqu'à sa mort et auquel il légua ses collections.

Ses recherches ont concerné la zoologie, la paléontologie, la glaciologie et la paléoclimatologie. Dans un ouvrage monumental, Recherches sur les poissons fossiles, (1833-1842), il a décrit et classé toutes les espèces connues de poissons fossiles. Il a aussi étudié les espèces vivantes et, dans son Histoire naturelle des poissons d'eau douce de l'Europe centrale, il accorde une grande place à l'embryogenèse. À partir de ses travaux en glaciologie (Étude sur les glaciers, 1840 : Système glaciaire, 1844), il fit admettre la notion d'époque glaciaire, ayant des répercussions sur la faune et la flore : il montra que les blocs erratiques et les moraines présents notamment dans les vallées alpines sont les vestiges d'une telle époque glaciaire, antérieure aux temps historiques, durant laquelle les glaces recouvraient l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord. Il fut un adversaire acharné du transformisme.

Son fils Alexandre (Neuchâtel 1835-dans l'Atlantique, à bord de l'Adriatic, 1910). Il rejoignit son père aux États-Unis en 1849. Diplômé du Collège Harvard en 1855, il fit ensuite des études d'ingénieur et de zoologie à l'École scientifique Lawrence où enseignait son père. Après avoir brièvement travaillé pour l'US Coast Survey en 1859, il entra au Muséum de zoologie comparée de Harvard comme assistant de son père, auquel il succéda comme conservateur en 1873.

Il s'est illustré comme zoologiste et comme océanographe. Il a étudié divers groupes d'animaux marins, auxquels il a consacré plusieurs ouvrages : Embryologie des astéries (1865), Acalèphes de l'Amérique du Nord (1865), Révision des oursins (1872–73), Développement des pleuronectes (1878). Il a aussi dirigé de grandes expéditions océanographiques américaines dans l'Atlantique et le Pacifique, pour étudier notamment la faune abyssale et les récifs coralliens. Contrairement à son père, il fut un partisan résolu du transformisme.