la Lettre du Kremlin

The Kremlin Letter

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Film d'espionnage de John Huston, avec Richard Boone (Ward), Bibi Andersson (Erika Boeck), Max von Sydow (Koslov), Patrick O'Neal (Rone), Orson Welles (Bresnavitch), George Sanders (la Sorcière), Ronald Radd (Potkin), Nigel Green (Janis la Pute), Barbara Parkins (la Vierge).

  • Scénario : John Huston, Gladys Hill, d'après le roman de Noel Behn
  • Photographie : Ted Scaife
  • Musique : Robert Drasnin
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1969
  • Son : couleurs
  • Durée : 2 h 02

Résumé

Les services d'espionnage soviétiques et américains veulent s'approprier une lettre contenant des renseignements sur la force nucléaire chinoise. Un chef de service américain et son collaborateur s'introduisent à Moscou pour mener l'enquête. Il s'avère que la lettre est en possession des services secrets chinois. Les espions russes et américains règlent des comptes personnels et échangent leurs postes. Le tout finit atrocement.

Commentaire

Le film de Huston est un compte rendu impitoyable des méthodes des services secrets internationaux. Les espions y sont tous des crapules sanguinaires par fonction ou par goût, qui changent de camp selon les aléas de leur métier et qui n'ont de véritable patrie que celle de l'argent et de la puissance. Mais ces ordures ont un cœur et leur entraînement d'espion consiste essentiellement à ne s'attacher à personne. La violence du film tient autant à des scènes physiques qu'à des évocations parlées où les mots sont chargés par de remarquables acteurs d'un poids d'horreur presque insoutenable. L'implacable et sèche rigueur formelle que Huston impose à son film est peut-être à l'origine du semi-échec public et critique que le film rencontra à sa sortie, alors que cette œuvre froide et ironique est une des plus ambitieuses du cinéaste.