Vincere
Vincere
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Drame historique de Marco Bellocchio, avec Giovanna Mezzogiorno (Ida Dalser), Filippo Temi (Mussolini père et fils), Fausto Russo Alesi (Riccardo Paicher), Michela Cescon (Rachele Guidi Mussolini), Piergiorgio Bellocchio (Pietro Fedele), Paolo Pierobon (Giulio Bernardi).
- Scénario : Marco Bellocchio & Daniela Caselli
- Photographie : Daniele Cipri
- Décor : Marco Dentici
- Montage : Francesca Calvelli
- Musique : Carlo Crivelli
- Pays : Italie/France
- Date de sortie : 2009
- Son : Couleurs
- Durée : 2h04
Résumé
Milan, 1913. Ida Dalser tombe amoureuse d'un militant socialiste, Benito Mussolini, qu'elle soutient en finançant la création de son journal. Il l'épouse secrètement et part pour la guerre, sans savoir qu'elle est enceinte. Lorsqu'Ida le retrouve en 1918, elle découvre qu'il a une autre famille, reconnue. Alors en pleine ascension politique, Mussolini craint qu'elle ne le gêne et la fait interner comme folle. Jusqu'à sa mort, en 1937, elle passe d'un asile à l'autre, rêvant de retrouver le fils dont on l'a séparée et qui lui-même, considéré comme fou à force de se proclamer fils du Duce, connaîtra l'internement et mourra à 26 ans.
Commentaire
Marco Bellocchio a choisi d'aborder le problème de la montée et de l'installation du fascisme non selon l'habituel point de vue uniquement politique mais sous l'aspect intime. Les jeunes années de Mussolini, alors révolutionnaire de gauche (devenu le Duce, il n'apparaît plus que sous forme d'images d'archives), et ses amours avec Ida Dalser, c'est là une période inédite dans le traitement de l'Histoire italienne. Mais si l'auteur recrée avec le brio et le talent visionnaire qu'on lui connaît le climat de l'époque, plus que la dénonciation du mouvement, ce qui l'intéresse, c'est la façon dont le Pouvoir, quel qu'il soit, se débarrasse de qui peut lui nuire. La lutte désespérée de cette mère brisée, en quête d'un fils arraché, rendue folle par son internement (et qui demeure amoureuse du vrai-faux mari qui a fait d'elle un fantôme), Bellocchio la traite comme un mélodrame lyrique et Giovanna Mezzogiorno y atteint des sommets d'émotion.