Une femme douce
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Drame de Robert Bresson, avec Dominique Sanda (la femme), Guy Frangin (l'homme), Jane Lobre (la bonne), Dorothée Blank, Claude Ollier.
- Scénario : Robert Bresson, d'après la nouvelle de Dostoïevski
- Photographie : Ghislain Cloquet
- Musique : Purcell, Jean Wiener
- Montage : Raymond Lamy
- Pays : France
- Date de sortie : 1969
- Son : couleurs
- Durée : 1 h 28
Résumé
Près du cadavre de sa femme, un homme, sous le regard réprobateur d'une vieille servante, revit leur passé. Jeune fille pauvre, elle venait souvent dans sa boutique de prêteur sur gages. Il a voulu l'épouser, mais très vite, blessée par sa froideur et sa jalousie morbide, elle s'est enfermée dans le silence. Elle a même eu l'intention de le tuer, avant de se jeter par la fenêtre.
Commentaire
C'est à la fois une méditation sur le couple moderne, sur la solitude et sur la difficulté de communication. Contrairement au héros de Dostoïevski qui en arrivait à mettre en cause sa propre culpabilité, celui de Bresson en vient à interroger celle de sa femme. L'incertitude ronge l'apparence satisfaite de l'homme, ce que rend admirablement la construction qui oppose sans arrêt passé et présent, vie et mort, mouvement et immobilité, parole et silence, dans une totale économie de moyens qui donne au moindre détail une force insoupçonnable.