Six et demi, onze

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie dramatique de Jean Epstein, avec Edmond Van Daele (Jérôme de Ners), Nino Constantini (son frère, Jean), Suzy Pierson (Marie Mortelle/Mary Winter), René Ferté (l'imprésario).

  • Scénario : Marie-Antonine Epstein
  • Photographie : Georges Périnal
  • Décor : Pierre Kefer
  • Montage : J. Epstein
  • Pays : France
  • Date de sortie : 1927
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 800 m (environ 1 h 07)

Résumé

Le frère cadet d'un médecin renommé s'éprend d'une cantatrice : cette liaison le conduit à sa perte, il se suicide. Le médecin, ignorant de l'idylle, devient à son tour l'amant de la jeune femme, qui a pris une autre identité. En cherchant à élucider les raisons de la mort de son frère, il découvre un cliché Kodak qui lui révèle le double visage de l'intrigante. Il la quitte. (Une fin heureuse fut tournée à la demande des distributeurs : le médecin pardonnait.)

Commentaire

Cette œuvre à la psychologie se voulant subtile et à la construction complexe (il y est fait un usage audacieux pour l'époque du retour en arrière) se rattache au mouvement avant-gardiste de la fin du muet, au même titre que les deux films suivants du même réalisateur, la Glace à trois faces et la Chute de la maison Usher. La critique fut réservée, et l'accueil du public plus encore. Jean Dréville y voit « une acrobatie psychologique, une sorte de film de laboratoire ». Plus tard, Henri Langlois en louera la virtuosité formelle, caractéristique d'une époque. Il est difficile de juger aujourd'hui d'un film dont les cinémathèques n'ont conservé que des copies incomplètes.