Quatre Nuits d'un rêveur

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie dramatique de Robert Bresson, avec Isabelle Weingarten (Marthe), Guillaume des Forêts (Jacques), Maurice Monnoyer (le locataire).

  • Scénario : Robert Bresson, d'après la nouvelle de Dostoïevski les Nuits blanches
  • Photographie : Pierre Lhomme
  • Pays : France
  • Date de sortie : 1971
  • Son : couleurs
  • Durée : 1 h 30

Résumé

Du Pont-Neuf, une femme va se jeter dans la Seine. Un jeune peintre, Jacques, la retient. Ils vont se retrouver quatre fois. Elle lui raconte les raisons de son désespoir. L'homme qu'elle aime et qui lui a promis de venir la chercher dans un an n'a pas reparu. Le peintre tombe amoureux d'elle et le lui avoue. Elle va se décider à partir avec lui quand l'autre revient enfin. Elle s'excuse, et laisse le jeune peintre seul et désemparé.

Commentaire

Bresson adapte le contexte romantique, volontairement fleuri et presque sentimentaliste (mais avec une bonne dose de perversité), de l'admirable nouvelle de Dostoïevski dans celui du mouvement pacifiste hippie des années 1970, croyant y voir une similitude de pensée. Mais la littéralité de l'adaptation gêne dans son langage démodé et Bresson n'a pas osé glisser cette note d'humour glacial qui faisait de chaque scène du récit – et aussi de l'étrange et passionnante adaptation de Visconti (voir Nuits blanches) – un subtil mélange de sublime et de grotesque. Le film vaut cependant par la poésie et la magie des scènes nocturnes sur le Pont-Neuf, quand un bateau-mouche illuminé hypnotise le regard au rythme d'une envoûtante chanson brésilienne.