Vendée Globe

Course à la voile autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, qui a lieu tous les quatre ans.

Le parcours

L’océan Atlantique

Partis du port des Sables-d'Olonne, en Vendée, les monocoques entament leur longue route par l’océan Atlantique. Dès le départ, le golfe de Gascogne se montre souvent redoutable, avec ses tempêtes fréquentes et ses hauts fonds. Ensuite, le parcours théorique le plus court longe Madère, les îles Canaries, puis les îles du Cap-Vert. La traversée du pot au noir, zone de convergence intertropicale, où la navigation est rendue difficile par des vents faibles et changeants, est toujours un moment délicat. Le parcours passe ensuite au large du Brésil pour contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène et éviter les alizés de l’hémisphère Sud.

L’océan Indien

Après le passage du cap de Bonne-Espérance, dans le sud de l'Afrique, les concurrents entrent dans l’océan Indien, en contournant le continent Antarctique vers l’est. Ils naviguent alors dans les mers glaciales des quarantièmes parallèles sud, dits quarantièmes rugissants, puis des cinquantièmes parallèles sud, dits cinquantièmes hurlants, dans des zones aux vagues souvent hachées par des courants transversaux et des hauts fonds. Les rares points émergés sont l’île du Prince-Édouard, l’île Crozet, les îles Kerguelen, l’île Heard. Le cap Leeuwin, situé à la pointe sud-ouest de l’Australie, constitue le deuxième cap à franchir.

L’océan Pacifique

Après la Tasmanie, les concurrents entrent dans l’océan Pacifique. Le cap Horn, situé à l’extrémité sud de la Terre de Feu, est une des zones les plus dangereuses. Constellée de hauts fonds, la mer y est animée de mouvements contraires liés à l’inversion des courants entre l’océan Pacifique et l’océan Atlantique et hachée par des vents violents. Dans l’océan Atlantique, passé les îles Malouines, le parcours demande de traverser le pot au noir, d’éviter les vents alizés d’est et de contourner l’anticyclone des Açores pour aller chercher les dépressions et le vent d’ouest avant de retraverser le golfe de Gascogne, une région encore plus dangereuse en janvier qu’en novembre, et de rejoindre leur point de départ.

Les portes

Le parcours comporte huit portes, qui sont des points de passage obligés. Chaque concurrent doit passer au nord de chaque porte. Les portes Atlantique, Kerguelen, île Heard, île Auckland, île Campbell, au sud de la Nouvelle Zélande, Ouest Pacifique, Est Pacifique sont définies pour que les concurrents ne puissent pas descendre trop sud, où les risques de collision avec des glaces dérivantes seraient plus importants. Les portes Ouest Australie et Est Australie sont définies pour que les concurrents ne naviguent pas à plus de 1 000 milles des côtes sud de l'Australie. Cette distance pourrait permettre aux avions de secours australiens de rechercher un navigateur en détresse plus d'une heure. Ce repérage serait d'une durée plus courte si l'éloignement du navigateur était supérieur à 1 000 milles.

La distance théorique

La distance théorique selon l'orthodromie est de 24 000 milles, soit environ 44 500 km. La distance réelle peut être sensiblement supérieure : le vainqueur de l'édition 2008-2009, Michel Desjoyeaux, a parcouru 28 303 milles, soit 52 418 km, à une vitesse moyenne de 14 nœuds, soit 26 km/h.

La circumnavigation par le sud

Pour faire le tour du monde à la voile, passer par le nord est impossible en raison de la présence permanente de la banquise. Franchir les canaux de Suez et de Panamá aurait été contraire au règlement, qui stipule que la course doit se faire sans assistance. La circumnavigation par le sud s’imposait donc, dans un sens ouest-est pour bénéficier des vents dominants.

Les bateaux

Les bateaux sont des monocoques de 60 pieds (18,28 m de long), pour une largeur de 5,5 m et un mât de 27 m. Ils disposent d’une quille basculante et de deux dérives latérales.

Les origines du Vendée Globe

Le Vendée Globe est issu de deux décennies de courses autour du monde. En 1968, le journal anglais The Observer promet un globe en or au premier solitaire qui effectuera un tour du monde sans escale. Le favori est français, il s'appelle Bernard Moitessier. Après qu'il a passé le cap Horn, alors qu'il ne lui reste plus qu'à revenir vers l'Angleterre, il affiche une avance considérable sur les rares concurrents encore en course de ce premier tour du monde. Mais il préfère faire un pied de nez à la civilisation et poursuit sa longue route solitaire jusqu'à Tahiti. C'est donc le seul autre navigateur qui parvient à faire ce tour du monde, Robin Knox-Johnston, qui remporte le Golden Globe après 312 jours de mer.

Il faut attendre 1982-1983 pour que la première véritable course en solitaire autour du monde voie le jour, le BOC Challenge, une course par étapes organisé par les Américains. Philippe Jeantot remporte le grand chelem en gagnant les quatre victoires d'étape. Quatre ans plus tard, il remporte de nouveau la deuxième édition du « BOC ». Au vu de ses succès, Jeantot décide alors de créer un tour du monde en solitaire sans assistance et surtout sans escale, le Vendée Globe Challenge, prenant le risque de lancer des marins dans les mers les plus inhospitalières du globe, dans les quarantièmes rugissants, les cinquantièmes hurlants et le mythique cap Horn, que peu de navigateurs à la voile avaient vu jusqu’alors. L’absence d’assistance signifie aussi que les marins ne peuvent pas bénéficier d’un routage extérieur et doivent choisir par eux-mêmes leur route en fonction des données météorologiques qu’ils reçoivent.

Les différents Vendée Globe

Le palmarès du Vendée Globe

Le palmarès du Vendée Globe

VOILE : VENDÉE GLOBE

Palmarès

Année

Vainqueur

Pays

Bateau

Temps

1989-1990

Titouan Lamazou

France

Écureuil-d'Aquitaine II

109 j. 8 h 48'

1992-1993

Alain Gautier

France

Bagages-Superior

110 j. 2 h 22'

1996-1997

Christophe Auguin

France

Geodis

105 j. 20 h 31'

2000-2001

Michel Desjoyeaux

France

PRB

93 j. 3 h 57'

2004-2005

Vincent Riou

France

PRB

87 j. 10 h 47'

2008-2009

Michel Desjoyeaux

France

Foncia

84 j. 3 h 9'

2012-2013

François Gabart

France

Macif

78 j. 2 h 16'

Le Vendée Globe 1989-1990

Titouan Lamazou, le vainqueur de cette première édition, avait rapidement creusé l’écart, alors que Philippe Poupon avait fait naufrage, secouru par Loïck Peyron. Lamazou l'a emporté avec 16 h 30 d’avance sur Loïck Peyron. Le dernier, Jean-François Coste, franchit la ligne d'arrivée deux mois après le vainqueur.

Titouan Lamazou est aujourd’hui un artiste reconnu, qui expose ses dessins, peintures et photos.

Le classement du Vendée Globe 1989-1990

1. Titouan Lamazou (France, Écureuil d'Aquitaine II) : 109 jours, 8 h 48'50'' ;
2. Loïck Peyron (France, Lada Poch) : 110 j, 1 h 18'06'' ;
3. Jean-Luc Van den Heede (France, 36.15 MET) : 112 j, 1 h 14'00'' ;
4. Philippe Jeantot (France, Crédit Agricole IV) : 113 j, 23 h 47'47'' ;
5. Pierre Follenfant (France, TBS-Charente-Maritime) : 114 j, 21 h 09'06'' ;
6. Alain Gautier (France, Generali Concorde) : 132 j, 13 h 01'48'' ;
7. Jean-François Coste (France, Cacharel) : 163 j, 1 h 19'20''.

Le Vendée Globe 1993-1994

Alain Gautier, à la barre de son Bagages-Superior, parti des Sables-d'Olonne en compagnie de treize autres navigateurs, a fait la course en tête dès les premiers milles. Son premier mérite : sortir indemne d'une très forte tempête qui, dès les premiers jours, obligea ses principaux concurrents, Philippe Poupon, Jean-Luc Van den Heede et Yves Parlier, à rentrer aux Sables pour réparer. Le Britannique Nigel Burgess disparaît dans le golfe de Gascogne. Devancé, l'espace de 10 jours, par Bertrand de Broc, Gautier reprenait le commandement au passage à l'équateur. Par le même trajet que Bruno Peyron, le benjamin de ce Vendée Globe surmontait toutes les difficultés et gérait son avance avec méthode. Le retour de Poupon se produisit trop tard. Le 12 mars, Gautier remportait sa première grande épreuve, la plus exigeante d'entre toutes, après 110 jours de navigation (24 heures de plus que Titouan Lamazou, vainqueur en 1990), avec 6 jours 12 h 40 d’avance sur Jean-Luc Van Den Heede.

Toujours navigateur, Alain Gautier prête aujourd’hui son concours à l’organisation du Vendée Globe.

Le classement du Vendée Globe 1993-1994

1. Alain Gautier (France, Bagages Superior) : 110 j, 2 h 22'35'' ;
2. Jean-Luc Van Den Heede (France, Groupe Sofap-Helvim) : 116 j, 15 h 01'11'' ;
3. Philippe Poupon (France, Fleury-Michon X) : 117 j, 3 h 34'24'' ;
4. Yves Parlier (France, Cacolac d'Aquitaine) : 125 j, 2 h 42'24'' ;
5. Nandor Fa (Hongrie, H .K Banque Matav) : 128 j, 16 h 05'04'' ;
6. José de Ugarte (Espagne, Euskadi Europ 93 BBK) : 134 j, 5 h 04'00'' ;
7. Jean-Yves Hasselin (France, PRB/Solo Nantes) : 153 j, 5 h 14'00''.

Le Vendée Globe 1996-1997

16 marins (15 concurrents et un candidat libre) ont pris le départ de la course. Ils ne sont que 8 à avoir franchi la ligne d'arrivée. Parmi ces derniers, 6 seulement ont été classés. Les abandons (Munduteguy, Fa) et les escales forcées, synonymes de mises hors course (Autissier, Parlier, de Radiguès, de Broc), se sont ajoutés aux naufrages, épisodes tantôt épiques, tantôt tragiques.

Une lutte formidable met aux prises Yves Parlier, Isabelle Autissier et Christophe Auguin, finalement vainqueur le 17 février en 105 jours, 20 heures et 31 minutes – nouveau record de l'épreuve – avec 7 jours 11 h 50 d'avance sur Marc Thiercelin, suivi par Hervé Laurent, Éric Dumont, Pete Goss et Catherine Chabaud – première femme à boucler en course un tour du monde en solitaire sans escale. Dinelli, Dubois et Bullimore ont fait naufrage au sud de l’Australie. Le 25 décembre, dans l'océan Indien, Raphaël Dinelli – navigateur non qualifié pour la course, parti dans le sillage des 15 solitaires – chavire dans une déferlante et déclenche sa balise de détresse. Le mât brisé troue la coque. Le bateau coule. Le jeune Français doit la vie à un avion australien, qui lui largue un canot de survie, et à un concurrent du Vendée Globe, le Britannique Pete Goss, qui dévie de sa route pour le recueillir. Un avion de l'armée de l'air australienne survolant la zone repère Thierry Dubois, à cheval sur la coque de son navire renversé. Le skipper français trouve refuge dans une embarcation de sauvetage venue du ciel, et attend les secours. Global Challenger, le bateau du Britannique Tony Bullimore, est également renversé, mais le doyen de la course (57 ans) n'est pas visible. Réfugié dans une cloison étanche, Bullimore ne quittera l'obscurité que soixante heures plus tard, à l'arrivée d'un hélicoptère et d'une frégate de la marine australienne. L'efficacité des sauveteurs australiens, opérant à 2 600 km de leurs côtes, a impressionné. Dans les heures qui suivent, les organisateurs perdent le contact avec Gerry Roufs, deuxième de la course. Son dernier message remonte au 7 janvier. Le Canadien est prisonnier d'une violente tempête dans le Pacifique sud. Le 8 janvier, sa balise n'émet plus aucun signal. Isabelle Autissier, Marc Thiercelin, Bertrand de Broc et Hervé Laurent sont déroutés vers sa dernière position connue. Ils seront suivis plus tard par plusieurs cargos. Un satellite balaiera même la zone. En vain. Le Groupe LG de Gerry Roufs est introuvable. Il le restera jusqu'au 18 juillet (six mois plus tard), date à laquelle un avion de la marine chilienne photographiera l'épave.

Christophe Auguin, vainqueur à deux reprises du BOC Challenge, a donc signé sa troisième victoire dans une course autour du globe en soliste.

Christophe Auguin s’est ensuite établi en Patagonie, où il continue à naviguer.

Le classement du Vendée Globe 1996-1997

1. Christophe Auguin (France, Geodis) : 105 j, 20 h 31' ;
2. Marc Thiercelin (France, Crédit Immobilier de France) : 113 j, 8 h 26' ;
3. Hervé Laurent (France, Groupe LG-Traitmat) : 114 j, 16 h 43' ;
4. Éric Dumont (France, Café Legal-Le Goût) : 116 j, 16 h 43' ;
5. Pete Goss (G.-B., Aqua Quorum) : 126 j, 21 h 25' ;
6. Catherine Chabaud (France, Whirlpool-Europe 2) : 140 j, 04 h 38'.

Le Vendée Globe 2000-2001

Michel Desjoyeaux est devenu le premier marin à boucler l'épreuve en moins de 100 jours, effectuant son tour du monde en 93 jours, 3 heures, 57 minutes et 32 secondes, et battant l'ancien record (plus de 105 jours) de Christophe Auguin. Michel Desjoyeaux tient tête à Yves Parlier et à Roland Jourdain. Possédant une bonne avance au cap Horn, il est fortement ralenti dans le pot au noir mais résiste au formidable retour de la jeune Anglaise Ellen MacArthur, arrivée à peine une journée après lui. Âgée de 24 ans, la navigatrice n'a cessé d'entretenir jusqu'au bout le suspense.

Le classement du Vendée Globe 2000-2001

1. Michel Desjoyeaux (France, PRB) : 93 j, 3 h 57'32'' ;
2. Ellen Mac Arthur (G.-B., Kingfisher) : 94j , 4 h 25'40'' ;
3. Roland Jourdain (France, Sill Matines La potagère) : 96 j, 1 h 2' 33'' ;
4. Marc Thiercelin (France, Active Wear) : 102 j, 20 h 37'49'' ;
5. Dominic Wavre (Suisse, Union bancaire Privée) : 105 j, 2 h 45' 12'' ;
6. Thomas Coville (France, Sodebo) : 10 j, 7 h 24' ;
7. Mike Golding (G.-B., Team Group 4) : 110 j, 16 h 22' ;
8. Bernard Gallay (France-Suisse, Voilà.fr) : 111 j, 16 h 7'11'' ;
9. Josh Hall (G.-B., Gartmore) : 111 j, 19 h 48'2'' ;
10. Joé Seeten (France, Nord-Pas-de-Calais/chocolats du Monde) : 115 j, 16 h 46'50'' ;
11. Patrice Carpentier (France, VM Matériaux) : 116 j, 32'48'' ;
12. Simone Bianchetti (Italie, Aquarelle.com) : 121 j, 1 h 28' ;
13. Yves Parlier (France, Aquitaine Innovations) : 126 j, 23 h 36' ;
14. Didier Munduteguy (France, DDP/60e Sud) : 135 j, 15 h 17'55'' ;
15. Pasquale de Gregorio (Italie, Wind Telecommunicazioni) : 158 j, 2 h 37'25''.

Le Vendée Globe 2004-2005

L'édition de 2004-2005 met aux prises Vincent Riou et Jean Le Cam, en tête au cap Horn. Riou rattrape Le Cam au large du Brésil et l’emporte après 87 jours en mer, avec seulement 6 h 30 d'avance sur Le Cam.

Le classement du Vendée Globe 2004-2005

1. Vincent Riou (France, PRB) : 87 j, 10 h 47’ ;
2. Jean Le Cam (France, Bonduelle) : 87 j, 17 h 20’ ;
3. Mike Golding (G.-B., Ecover 2) : 88 j, 15 h 15’ ;
4. Dominique Wavre (Suisse, Temenos) : 92 j, 17 h 13’ ;
5. Sébastien Josse (France, VMI) : 93 j, 17 h 13’ ;
6. Jean-Pierre Dick (France, Virbac-Paprec) : 98 j, 3 h 49’ ;
7. Conrad Humphreys (G.-B., Hellomoto) : 104 j, 14 h 32’ ;
8. Joé Seeten (France, Arcelor-Dunkerque) : 104 j, 23 h 02’ ;
9. Bruce Schwab (États-Unis, Ocean Planet) : 109 j, 19 h 58’ ;
10. Benoît Parnaudeau (France, Max Havelaar-Best Western) : 116 j, 1 h 06’ ;
11. Anne Liardet (France, Roxy) : 119 j, 9 h 28 ;
12. Raphaël Dinelli (France, Akena Vérandas) : 125 j, 4 h 07’ ;
13. Karen Leibovici (France, Benefic) : 126 j, 8 h 02’.

Le Vendée Globe 2008-2009

Peu après le départ, Michel Desjoyeaux, alors en tête de la course, doit rebrousser chemin jusqu’au Sables-d’Olonne pour réparer son bateau victime de problèmes électriques et de fuite sur le ballast. Il repart avec 360 milles (662 km) et plus de 40 heures de retard sur la tête de la course, puis il rencontre des vents contraires et son retard augmente pour atteindre, à Madère, un maximum de 671 milles (1 240 km) sur le premier, Loïck Peyron, qui mène la danse d’une folle régate dans l’Atlantique. Nullement affecté par ce revers, Desjoyeaux entame alors une prodigieuse remontée, tandis que les premiers sont fortement ralentis dans le pot au noir. Au Cap-Vert, il n’a plus que 450 milles de retard sur Peyron. Au cap de Bonne-Espérance, il a réintégré le groupe de tête, avec seulement 90 milles de retard sur Sébastien Josse.

L’océan Indien va alors justifier sa réputation d’être une des zones maritimes les plus inhospitalières du globe. En quelques jours, les premiers du classement connaissent diverses fortunes de mer qui vont les contraindre à l’abandon. Le 10 décembre, Loïck Peyron, qui était resté longtemps en tête de la course, est victime d’un démâtage alors qu’il navigue au sud des îles Crozet. Le 13 décembre, Bernard Stamm se déroute vers les îles Kerguelen, où le bateau du marin suisse s’échoue devant le mouillage de Port-aux-Français. Le 15 décembre, le bateau de Jean-Pierre Dick, en tête, percute un objet flottant, ce qui le contraint à l’abandon alors qu’il se trouve au sud de l’Australie. Le 16 décembre, Mike Golding, devenu premier après l’abandon de Jean-Pierre Dick, abandonne à son tour, victime d’un démâtage. Desjoyeaux prend alors la tête de la course, pour ne plus la quitter jusqu’à l’arrivée. Le 18 décembre, Yann Éliès se fracture la jambe : il est évacué par la marine australienne sans pouvoir sauver son bateau, qui va couler. Le 26 décembre, le bateau de Sébastien Josse, alors quatrième, chavire au sud de la Nouvelle-Zélande. Compte tenu de la présence d’icebergs à une latitude relativement basse, l’organisation de la course décide de remonter les points de passage vers le nord.

Dans l’océan Pacifique, Desjoyeaux connaît quelques difficultés dues à une avarie de matériel, mais il parvient à réparer son bateau. Le 6 janvier, alors qu’il navigue à l’ouest du cap Horn, Jean Le Cam, deuxième de l’édition précédente, chavire. Son sauvetage va être délicat : resté à l’intérieur de la coque renversée de son bateau, il parvient à sortir dans l’eau et à se hisser sur le bateau de Vincent Riou venu à sa rencontre. Pendant cette délicate manœuvre, le bateau de Riou est endommagé par celui de Le Cam et démâte, ce qui contraint Riou à l’abandon. Constatant que Riou a fait son devoir de marin en portant secours à Le Cam, la direction de course lui donne réparation en indiquant qu’il sera classé troisième ex-aequo, place qu’il occupait au moment de son démâtage. Au passage du cap Horn, qui marque le retour dans l’océan Atlantique, Desjoyeaux est toujours en tête, devant Jourdain. Le 9 janvier, le bateau de Jourdain heurte un cétacé et sa quille est endommagée, mais les réparations effectuées permettent à Jourdain de poursuivre sa route. En traversant le pot au noir, Desjoyeaux est fortement ralenti, mais il reste en tête. Touchant enfin les vents d’ouest, il peut filer triomphalement vers les Sables-d’Olonne, passant la ligne d'arrivée en établissant un nouveau record en 84 jours, 3 heures, 9 minute et 8 secondes (un temps qui inclut son aller et retour au départ). Il devient le premier concurrent à remporter deux fois le Vendée Globe. Handicapé par la perte de sa quille, Roland Jourdain, alors deuxième, abandonne aux Açores. Le jeune Armel Le Cléac’h, 31 ans, révélation de l’épreuve, arrive deuxième, cinq jours après. La première concurrente, l’Anglaise Samantha Davies, qui barre le bateau des deux vainqueurs précédents du Vendée Globe, est provisoirement troisième, devant Marc Guillemot : les deux navigateurs pourraient être départager par les bonifications dont ils vont bénéficier après avoir porté secours à Éliès.

Le classement du Vendée Globe 2008-2009

1. Michel Desjoyeaux (France, Foncia) : 84 j, 3 h 9’ ;
2. Armel Le Cléac’h (France) ;
3. Vincent Riou (France).

Le Vendée Globe 2012-2013

20 concurrents prennent le départ de cette septième édition. Plusieurs abandons marquent la course, ceux de Marc Guillemot (quille cassée), Kito de Pavan (collision avec un chalutier), Samantha Davies (démâtage), Louis Burton (collision avec un chalutier), Jérémie Beyou (vérin de quille cassé), Zbigniew Gutkowski (problèmes électroniques), Vincent Riou (collision avec une bouée), Bernard Stamm (disqualification pour aide illicite lors d'une réparation), Javier Sanso (chavirage). Deux concurrents font longuement la course en tête : François Gabart et Armel Le Cléac’h. Gabart l'emporte avec trois heures d'avance sur Le Cléac’h, soit le plus petit écart entre le premier et le deuxième. Il bat le record de l'épreuve, en 78 jours, et devient le plus jeune lauréat, à 28 ans. Le Cléac’h est deuxième, comme lors de l'édition précédente. Mike Golding est le premier navigateur à avoir terminé trois épreuves du Vendée Globe. (→ voile.)

Le classement du Vendée Globe 2012-2013

1. François Gabart (France, Macif) : 78 j, 2 h 16’ ;
2. Armel Le Cléac’h (France, Banque populaire) : 78 j, 5 h 33’ ;
3. Alex Thomson (Grande-Bretagne, Hugo Boss) : 80 j, 19 h 23’ ;
4. Jean-Pierre Dick (France, Virbac-Paprec 3) : 86 j, 3 h 3’ ;
5. Jean Le Cam (France, SynerCiel) : 88 j, 00 h 12’ ;
6. Mike Golding (Grande-Bretagne, Gamesa) : 88 j, 06 h 36’ ;
7. Dominique Wavre (Suisse, Mirabaud) : 90 j, 03 h 14’ ;
8. Arnaud Boissières (France, Akena-Vérandas) : 91 j, 02 h 9’ ;
9. Bertrand De Broc (France, Votre-Nom-Autour-du-Monde) : 92 j, 17 h 10’ ;
10. Tanguy de Lamotte (France, Initiatives-Cœur) : 98 j, 21 h 56’ ;
11. Alessandro Di Benedetto (Italie, Team Plastique) : 104 j, 2 h 34’.