trade union
En Grande-Bretagne, syndicat ouvrier.
1. Origines
Au début du xixe siècle, se constituèrent en Grande-Bretagne des associations de métier trade unions destinées à la fois à aider leurs membres, en cas de maladie ou de chômage, et à lutter contre les patrons pour obtenir des augmentations de salaires et une diminution des heures de travail.
D'abord poursuivies, ces associations furent reconnues en 1824, mais les droits syndicaux ordinaires leur étaient refusés ; en outre, elles ne groupaient que des ouvriers qualifiés skilled. Elles se trouvaient ainsi inaptes à réduire la misère ouvrière.
En 1833, Robert Owen essaya de fondre les groupements existants en une fédération nationale. Le manque d'argent et d'organisation l'empêcha d'obtenir des résultats malgré une tentative de grève générale, à laquelle d'ailleurs les patrons répondirent par la pratique du lock-out. Les ouvriers renoncèrent momentanément à toute lutte.
Cependant, sous le nom de trade unions, les associations se multiplièrent et, après 1889, s'étendirent à tous les ouvriers, qualifiés ou non unskilled and skilled. Elles prirent alors la forme d'importants groupements professionnels comprenant des groupes locaux et des conseils centraux. Elles furent à l'origine de toutes les mesures prises par le Parlement britannique pour constituer peu à peu un Code du travail.
2. Fondation du Labour Party
À l'origine, les trade unions se défendaient d'être inféodés à un parti politique. C'est dans ces dispositions que fut créé en 1893, par James Keir Hardie, un parti indépendant du travail, qui souhaitait faire élire des candidats socialistes, indépendants des partis traditionnels (conservateur et libéral). De ce point de vue, les élections générales de 1895 furent un échec. De là, en 1900, la création d'un parti travailliste (Labour Party) qui bénéficia, à l'origine, de la sympathie agissante des chefs des trade unions.
Le parti libéral ayant pris, à partir de 1905, un caractère beaucoup plus démocratique, une législation sociale nouvelle fut adoptée (retraites ouvrières, assurance contre la maladie et le chômage) ; elle s'inspirait du programme de revendications trade-unionistes. Ces succès eurent leur contrepartie : ils suscitèrent dans certains groupes d'ouvriers quelque méfiance à l'égard des chefs trade-unionistes, qui furent accusés d'avoir – les premiers – profité des réformes, en accaparant les places de fonctionnaires dans les bureaux nouvellement créés pour leur application.
Pour en savoir plus, voir les articles histoire de la Grande-Bretagne, syndicalisme.