style Louis XVI
Bien avant l'accession au trône de Louis XVI, un renouveau du goût, lié aux découvertes (dès 1748) de Pompéi et d'Herculanum, se manifeste, donnant naissance au style dit « à la grecque ».
La courbe s'efface au profit de la droite. Peint de tons frais et bordé d'une mouluration légère, le lambris revêt la majorité des murs, les pièces privées se tapissant d'indiennes imprimées en couleurs, à Jouy, par Oberkampf, de « papiers bleus » d'Angleterre ou de papiers peints à thèmes « antiques » de J.-B. Réveillon.
Les meubles eux aussi s'assagissent, passent du curviligne au rectiligne. Des modèles nouveaux s'élaborent : commodes ouvertes « à l'anglaise », dessertes, consoles en demi-lune, dues à J.-H. Riesener, M. Carlin, René Dubois, J.-F. Leleu, C.-C. Saunier, etc. Le bureau à cylindre, créé par Œben et Riesener, se répand, de même que le bonheur-du-jour, tandis qu'un artisan allemand, D. Rœntgen, exécute pour la Cour de savants meubles à secrets, parés d'une admirable marqueterie. Un souci de simplification guide les créateurs de sièges, de G. Jacob à J.-B. Sené ; les accotoirs offrent un profil plus sobre et les dossiers, ovales ou arrondis, adoptent une forme régulière. Vers 1770 intervient un matériau nouveau : l'acajou, dont l'Angleterre enseigne l'emploi.