saule
(francique *salha)
Arbre ou arbrisseau (salicacée) des sols humides et du bord des cours d'eau, caractérisé par ses feuilles grisâtres et souvent taillé en têtard pour fournir des rameaux souples (osier).
Les saules portent des chatons de fleurs unisexuées ; leurs graines sont couvertes de poils. Le saule blanc ou amarinier, le saule des vanniers, le saule rouge fournissent les osiers, le saule marsault envahit les clairières ; le saule pleureur, aux rameaux pendants, est surtout ornemental.
Le genre Salix est caractérisé par des fleurs unisexuées réunies en chatons dressés, portés par des individus différents ; les fleurs isolées sont nues et munies de 1 ou 2 glandes à nectar. Les fleurs mâles ont 2 à 5 étamines, les femelles ont un style qui se termine par 2 stigmates le plus souvent entiers. Les feuilles sont simples, alternes, lancéolées ou elliptiques, à nervure pennée, à court pétiole, très souvent d'une couleur différente sur chaque face ; les stipules sont toujours présents et souvent persistants. Les bourgeons sont protégés par une seule enveloppe écailleuse en forme de coiffe.
Le genre Salix est très vaste et comprend plus de 200 espèces auxquelles s'ajoute un grand nombre d'hybrides naturels. Les saules préfèrent les sols alluviaux et les lieux humides. Certaines espèces arctiques présentent un intérêt considérable pour la consolidation des sols à tapis végétal discontinu. Les écorces de certains saules sont riches en tanin, au point d'être utilisées pour le tannage des peaux ; elles contiennent en outre de la salicine, substance autrefois très employée contre la fièvre. Mais ce sont surtout les longues branches flexibles du saule qui servent à la fabrication de paniers et d'articles de vannerie. Le bois du saule blanc (Salix alba), léger et tendre, sert à la fabrication d'allumettes et d'un charbon employé pour la préparation de la poudre. Les jeunes drageons et les inflorescences de l'espèce daphnoides servent communément de nourriture aux Esquimaux. Certaines espèces de saules sont en outre cultivées pour l'ornement ; parmi celles-ci la plus connue est le saule pleureur (Salix babylonica), fréquent surtout à proximité des lacs et cours d'eau.
Le saule blanc
Haut de 25 m, il a un tronc droit, une cime large formée de longues branches ascendantes et divergentes ; l'écorce grise se fissure à l'âge adulte mais est roux brun ou brun olive sur les jeunes branches longues et flexibles. Les feuilles à pétiole court ont un limbe lancéolé, pointu, long de 7 à 10 cm, s'effilant vers l'extrémité, plus large dans sa moitié inférieure et à bordure finement dentelée ; elles sont vert blanchâtre sur le dessus, plus claires sur le dessous. Les fleurs, unisexuées, apparaissent en même temps que les feuilles et sont réunies en inflorescences : les mâles ont 2 étamines. Les fruits sont des capsules glabres et les graines portent une aigrette blanche et soyeuse qui favorise la dissémination. Originaire d'Europe, d'Afrique du Nord et d'Asie centrale, le saule blanc vit le long des cours d'eau et sur les sols périodiquement inondés et joue un rôle important pour la consolidation des rives. Il sert à la production d'articles de vannerie dont les meilleurs sont fournis par la sous-espèce vitellina.
Le saule pleureur
Son nom spécifique semble indiquer qu'il vient de Babylone, mais cela ne correspond pas à la réalité et l'unique hypothèse que l'on puisse en déduire est que la Babylonie n'aurait été qu'une étape depuis la Chine lointaine. D'autres auteurs attribuent ce nom au fait que les Hébreux, devenus esclaves de Babylone, auraient pendu leurs harpes aux saules en signe de deuil. L'aspect caractéristique de la cime est dû à la présence de jeunes branches fines, allongées et fragiles descendant jusqu'au sol : les feuilles portées par un court pétiole sont étroites, lancéolées, terminées en une longue pointe oblique, bordées de fines dents, souvent glauques sur la face inférieure. Le saule pleureur peut atteindre 10 m de hauteur. Il est très utilisé dans les parcs et les jardins, où l'on trouve assez rarement des sujets obtenus à partir d'individus femelles ; les plus fréquents sont des hybrides, comme Salix × sepulcralis (S. babylonica × S. alba) et Salix blanda (S. babylonica × S. fragilis).