querelle des Anciens et des Modernes

Débat d'idées de la fin du xviie s. sur les mérites respectifs des écrivains de l'Antiquité et de ceux du siècle de Louis XIV.

Déjà ancienne, cette discussion prend une forme aiguë avec Charles Perrault, partisan des Modernes (le Siècle de Louis le Grand, 1687 ; Parallèle des Anciens et des Modernes, 1688-1697). L'originalité de la polémique tient dans le fait que les écrivains modernes qu'il cite ont pris le parti des Anciens (le débat littéraire recouvre une opposition philosophique et politique entre ceux qui voient dans les institutions monarchiques du xviie s. la dégradation d'un âge d'or et ceux qui ont une conception dynamique de l'histoire). Momentanément apaisée, la querelle reprend en 1714 entre Mme Dacier et Houdar de La Motte, qui traduit Homère en l'adaptant au goût du jour, puis elle se fixe sur Marivaux et sa « néologie » (à pensée neuve, langage nouveau), condamnée par les Anciens. Reprises par les Encyclopédistes, les idées des Modernes seront, pour une part, à la source de l'esprit romantique.