psychose maniaco-dépressive

Psychose caractérisée par la succession plus ou moins régulière d'accès maniaques et mélancoliques chez un même sujet. (Synonymes : psychose périodique, trouble bipolaire.)

PSYCHIATRIE

La parenté, chez un même sujet, entre les accès de dépression mélancolique et d'excitation maniaque a été affirmée dans la seconde moitié du xixe s., notamment par Kraepelin. La description classique est une évolution à double forme alternée, avec retour à l'état normal entre les crises ; le plus souvent, les accès de manie et de mélancolie se succèdent de loin en loin sans régularité, mais les accès mélancoliques sont plus fréquents chez un même sujet.

Kraepelin fondait la périodicité de la psychose maniaco-dépressive sur un déterminisme biologique qui s'exprimait par la constitution cyclothymique. Certains généticiens mettent l'accent sur la fréquence des antécédents familiaux. D'autres auteurs soulignent l'efficacité des antidépresseurs, qui modifient le métabolisme cérébral des amines biogènes et qui, lorsque la posologie est trop forte, sont capables d'inverser l'humeur d'un mélancolique. Dans une autre perspective, S. Freud et M. Klein ont souligné la parenté entre accès maniaque et accès mélancolique, tous les deux s'enracinant dans une pathologie de la position dépressive. Pour S. Freud, la mélancolie se rapproche du deuil, tous deux apparaissant comme des réactions à la perte d'un objet d'amour, la libido se désinvestissant de l'objet perdu. Cependant, dans la mélancolie, les autoaccusations sont en fait des reproches adressés à l'objet d'amour. La manie tente de résoudre ce conflit en niant la perte de l'objet.

Aujourd'hui, la médecine retient le nom de maladie (ou trouble) bipolaire [médecine].