province de Québec  : géographie physique

Province de Québec
Province de Québec

La province de Québec est plus vaste que la France, l'Espagne, l'Allemagne, les pays du Benelux et la Suisse réunis.

1. Le relief

1.1. Les basses terres du Saint-Laurent

Les basses terres du Saint-Laurent (environ 40 000 km2) s'étendent de part et d'autre du fleuve Saint-Laurent, s'ennoient sous son estuaire et réapparaissent dans l'île Anticosti. Elles sont constituées de sédiments primaires, grès, calcaires, schistes. L'altitude y dépasse rarement 80 m, sauf dans les collines montérégiennes (buttes volcaniques à l'est de Montréal). Dans la plaine de Montréal, le Saint-Laurent et ses affluents coulent presque à fleur de sol, mais un bombement du socle oblige le réseau hydrographique à s'encaisser dans la région de Québec. Collines morainiques, moraines de fond, terrasses fluvio-glaciaires et dépôt marins (submersion post-glaciaire) masquent souvent les assises sédimentaires.

1.2. Les Appalaches canadiennes

Les Appalaches canadiennes (100 000 km2), régions de sédiments plissés (au carbonifère), plus ou moins métamorphisés, et de roches volcaniques et intrusives. L'aspect tabulaire (plis arasés) alterne avec la topographie rubannée (roches dures en saillie). Dans les Cantons de l'Est, des sommets isolés (mont Gosford, 1 160 m) dominent des plateaux compris entre 300 et 500 m.

En Gaspésie, des plateaux étagés (le plus haut porte le point culminant de la province, le mont Jacques-Cartier, 1 268 m), sont incisés de profondes vallées glaciaires. Le littoral élevé et rectiligne le long de l'estuaire contraste avec l'extrémité découpée de la Gaspésie, où la structure plissée est tranchée par la mer (le pittoresque de cette côte en fait un haut lieu de tourisme).

1.3. Le Nord

L'immense Nord (les neuf dixièmes du territoire) appartient au bouclier Canadien, socle précambrien de granite et de gneiss, recouvert de sédiments diversement plissés et métamorphisés. L'aspect dominant est celui de molles ondulations comprises entre 300 et 600 m. Le bouclier se relève au Sud à plus de 900 m en formant les Laurentides, qui dominent l'estuaire et les basses terres et sont coupées d'incisions profondes comme celle du Saguenay. Les glaciers quaternaires ont défiguré ce socle, creusant une myriade de cuvettes lacustres et désorganisant le réseau hydrographique (tantôt cours indécis, tantôt chutes et rapides). le fond d'un lac retenu quelque temps par un lobe glaciaire forme aujourd'hui la plaine argilo-sableuse (Clay Belt) d'Abitibi.

1.4. Les principales îles du Québec

Les principales îles du Québec

Les principales îles du Québec

Île

Superficie

Anticosti

7 941 km2

Mansel

3 180 km2

2. Un climat continental à hiver froid

Le climat est de type continental à hiver froid. La rigueur de la saison froide s'accuse avec la latitude : la moyenne de l'hiver est de – 10 °C à Montréal, – 12 °C à Québec, de – 18 °C à – 20 °C en Abitibi et à Chibougamau, – 23,5 °C à Schefferville, – 28 °C à Port Harrison, le minimum moyen quotidien de janvier tombant de – 18 °C dans la vallée du Saint-Laurent à – 23 °C en Abitibi et – 38 °C dans le nord-ouest de l'Ungava. L'hiver est aussi de plus en plus long dans le nord : dans les basses terres, le sud des Appalaches et la dépression Saguenay – lac Saint-Jean, les lacs gèlent vers la fin de novembre, les rivières, à la fin de décembre. La débâcle des eaux courantes a lieu à la mi-avril et le dégel des lacs à la fin de mai. Sur le bouclier, les gelées commencent au début ou à la fin de septembre selon la latitude, le dégel se produisant entre la fin de mai et la fin de juin. Dans l'extrême Nord de type arctique (moyenne de juillet inférieure à 10 °C, il peut geler et neiger en tout temps.

La neige tombe en abondance, souvent en tempêtes violentes, spécialement dans le sud-est de l'Ungava aux confins du Labrador (4,5 m de neiges fraîches cumulées), l'est de la Côte Nord (5 m) et les Laurentides de Québec (4,5 m). Les glaces encombrent l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent de la fin de décembre à la mi-avril. La navigation d'hiver est possible dans l'estuaire du Saint-Laurent et, à l'aide de brise-glace, jusqu'à Québec et Montréal.

Dans la plaine de Montréal, les quatre mois les plus chauds ont une moyenne 18,5 °C (en juillet : 19,8 °C à Québec et 12,8 °C à Schefferville). En juin et surtout juillet, de très fortes chaleurs peuvent survenir, rendues pénibles par l'humidité. En revanche, malgré quelques journées très chaudes, la température de l'été est à peine suffisante pour permettre l'agriculture dans le sud du bouclier : 14 °C de moyenne pour les quatre mois les plus chauds en Abitibi. Outre un maximum secondaire en novembre-décembre (sous forme de neige), les précipitations ont leur maximum principal en été. Leur total annuel, élevé dans le sud (1 000 à 1 100 mm), diminue vers le nord (400 à 500 mm dans le nord de l'Ungava).

Les cours d'eau (Saint-Laurent, Saint-Maurice, Outaouais) doivent à l'abondance des pluies et neiges des débits énormes (en moyenne 10 200 m3s pour le Saint-Laurent à Québec).

3. La végétation et les sols

La zonation latitudinale du climat entraîne celle de la végétation et des formations pédologiques. La forêt mixte laurentienne, formée de conifères boréaux (sapins, épinettes [épicéas], certains pins) et de feuillus tempérés (érables, tilleuls, hêtres, frênes) et boréaux (certains peupliers et bouleaux), occupe surtout les basses terres et la cuvette du lac Saint-Jean.

Les sols sont faiblement podzolisés (sols bruns, podzoliques bruns ou gris-bruns) grâce à la chaleur relative de l'été, au sous-sol sédimentaire et à la forte proportion de feuillus. La forêt boréale transcontinentale (épinette noire, sapin baumier, tremble, bouleau à papier, auxquels s'associent d'autres espèces selon les régions) garnit tout le bouclier jusqu'au 52 e parallèle environ. La proportion élevée de conifères (donnant un humus acide), l'évaporation réduite et le sous-sol siliceux favorisent le développement des podzols. Les tourbières sont fréquentes dans cette zone. La nature du sous-sol réduit la podzolisation en Abitibi, où les sols peuvent donner des terres arables après aménagement (drainage). Dans la forêt boréale ouverte (parc subarctique), la toundra boisée et la toundra à lichens, le froid et l'engorgement hydrique (gélisol saisonnier et pergélisol) freinent les processus pédologiques. La forêt des parties élevées des Appalaches (Mégantic, Gaspésie) comprend une proportion de conifères qui croît avec l'altitude.

Pour en savoir plus, voir l'article population et activités économiques du Québec.